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Paris, salle Pleyel. 03 & 04-X-2009. Edgar Varèse (1883-1965) : Hyperprism ; Un grand sommeil noir ; Octandre ; Offrandes ; Intégrales ; Tuning Up ; Amériques ; Nocturnal ; Arcana ; Ionisation ; Ecuatorial ; Density 21. 5 ; Etude pour Espace ; Dance for Burgess ; Déserts ; Poème électronique. Recherches musicales et orchestrations : Chou Wen-Chung. Création vidéo et mise en espace : Gary Hill ; costumes : Paulina Wallenberg Olsson ; lumières : Glen D’haenens ; réalisation sonore : Jan Paris, Tao Vrhovec Sambolec ; coordination vidéo : Arnoud Noordegraaf. Anu Komsi, soprano ; Jeannette Landré, flûte ; Capella Amsterdam (chef de chœur : Daniel Reuss) ; Asko|Schönberg Ensemble ; Orchestre Philharmonique de Radio-France. Direction musicale : Péter Eötvös
Festival d'automne à Paris
Tout Edgard Varèse (enfin presque, manquaient à l'appel l'orchestration d'Anthony Beaumont d'Un grand sommeil noir, une fugue de jeunesse pour piano – rare partition survivante avant l'exil américain – et La Procession de Vergès, courte musique électronique de film) en deux concerts, il était temps de le proposer au public parisien, alors que les intégrales discographiques abondent. Fallait-il pour autant y juxtaposer les navrantes vidéos de Gary Hill ? La musique de Varèse, véritable prophète musical, ne se suffit pas à elle-même ? Certes, le compositeur souhaitait que Déserts soit accompagné d'images filmées (en 1996 Bill Viola en avait réalisé une vidéo excellente). Certes, cette musique, fortement imagée, suscite l'imaginaire. Mais nous cherchons encore le sens de ces tentes de camping, de ces troupeaux de chèvres et de ces instruments fouettés présentés sur ces deux concerts, accompagnés de phrases sibyllines en anglais… Il faut pouvoir tenir l'affiche face à un visionnaire.
Si l'œil, qui ne demandait rien, n'a pas été gâté, l'oreille quant à elle a eu sa dose de (bons) décibels. Péter Eötvös est dans ce répertoire inégalable. Anu Komsi fut la révélation de ces deux concerts, capable d'aigus imperceptibles dans Nocturnal ou d'une prononciation très fine du français dans Un grand sommeil noir. L'ensemble Asko|Schönberg est familier de ce répertoire, qu'il a enregistré en 1998 (alors que ce n'était que le Asko ensemble) sous la direction de Riccardo Chailly (Decca).
Une intégrale est l'occasion de découvrir ou réentendre des partitions rarement données. Certes, Varèse ne figure pas tous les jour au programme des salles de concerts, mais Amériques figure parfois dans une saison symphonique. Tel n'est pas le cas d'Hyperprism, pièce envoûtante, certainement la plus accomplie de son auteur, ainsi que de Nocturnal, Ionisation, Ecuatorial ou de la curieuse Étude pour Espace, embryon d'un projet pharaonique qui ne vit pas le jour. Nous resterons encore circonspect sur la pertinence de monter Tuning Up qui paraît une pièce bien anecdotique au regard du reste de la production de Varèse.
Peut-être aurons-nous droit un jour à un Varèse sans spectacle inutile ? Ou bien dans une salle plus adaptée que Pleyel…
crédit photographique : Edgar Varèse © DR
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Paris, salle Pleyel. 03 & 04-X-2009. Edgar Varèse (1883-1965) : Hyperprism ; Un grand sommeil noir ; Octandre ; Offrandes ; Intégrales ; Tuning Up ; Amériques ; Nocturnal ; Arcana ; Ionisation ; Ecuatorial ; Density 21. 5 ; Etude pour Espace ; Dance for Burgess ; Déserts ; Poème électronique. Recherches musicales et orchestrations : Chou Wen-Chung. Création vidéo et mise en espace : Gary Hill ; costumes : Paulina Wallenberg Olsson ; lumières : Glen D’haenens ; réalisation sonore : Jan Paris, Tao Vrhovec Sambolec ; coordination vidéo : Arnoud Noordegraaf. Anu Komsi, soprano ; Jeannette Landré, flûte ; Capella Amsterdam (chef de chœur : Daniel Reuss) ; Asko|Schönberg Ensemble ; Orchestre Philharmonique de Radio-France. Direction musicale : Péter Eötvös