Plus de détails
Œuvres de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) ; Joseph Haydn (1732-1809) ; Luigi Boccherini (1734-1805) ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) ; Frantz Schubert (1797-1828) ; Felix Mendelssohn (1809-1847) ; Robert Schumann (1810-1856) ; Johannes Brahms (1833-1897) ; Antonin Dvořák (1841-1904) ; Edward Elgard (1857-1934) ; Max Bruch (1838-1920) ; Orchestres et chefs divers ; Jacques Thibaud, violon ; Mieczyslaw Horoszwski, Alfred Cortot, Blas Net, Otto Schulhof, piano ; Pablo Casals, violoncelle. Coffret de 9 CD EMI 50999 6 94932 2 5 ; Code barre : 5 099969 4932 2 5. Enregistrements mono de 1926 à 1955 dans des lieux divers. Notice en anglais, allemand, français. Durées : 56’46, 72’34, 68’07, 68’00, 76’18, 77’39, 78’26, 74’17, 71’27.
EMI ClassicsL'intégrale des enregistrements EMI de Pablo Casals dans un coffret cartonné à prix très doux est la meilleure prévention contre la grippe ! Il ne s'agit pas d'une simple plaisanterie mais de la constatation qu'à l'écoute de ces 9 CD ce qui frappe et nous contamine est un enthousiasme musical sans freins. Cet homme, dont la vie a été très riche est né au dix-neuvième siècle en (1876 !) : il a joué pour la reine Victoria. Il a traversé bien des malheurs de l'histoire, mais rien n'a pu entamer son enthousiasme lorsqu'il jouait (son silence protestataire et volontaire a dû lui coûter beaucoup). Plus tard il joué devant les Nations-Unies et à la Maison Blanche pour le président Kennedy. Lors des premiers enregistrements EMI, en 1926 il a 50 ans, l'age de la maturité pour le commun des mortels, mais la pleine force de l'enthousiasme chez ce Catalan qui aurait pû être centenaire (1876-1973). En 1926 la technique d'enregistrement bénéficiait du micro électrique, elle se révèle très convaincante mais demeure historique dans cette réédition de grande qualité. Sommes-nous devant les vieilles cires, d'un géant immense dans un lointain nirvana, enregistrées comme on a pu ? Que nenni ! Chaque CD pris au hasard apporte une joie musicale incroyable. Certes des limites il y en a un peu partout. Des limites humaines en somme, bien éloignées de la recherche de perfection musicale de notre époque. Ces limites concernent le style, les phrasés, la musicologie historisante. Même la virtuosité a progressé depuis. Certains orchestres sont un peu bruyants. Mais quelle importance ? Tout est enthousiasme, don, partage, plaisir de jouer. Pensez bien que celui qui a découvert et redonné en intégrale les suites pour violoncelle de Bach, celui qui en jouait une chaque matin, en a gravé ici une intégrale unique, irremplaçable et pas seulement car il a été le premier! Pensez que Pablo Casals a fondé avec les meilleurs musiciens du moment un trio qui a vécu 29 ans. Lorsqu'il joue avec Alfred Cortot et Jacques Thibaud, tous trois nous proposent quelque chose d'unique. Le CD 8, pris au hasard (vraiment !) nous permet de découvrir un trio de Haydn élégant mais un peu incertain stylistiquement dans l'andante initial. Il va atteindre au sublime avec l'adagio et porte dans le final une vivacité «hongroise» débridée et déboutonnée irrésistible. Un tel humour, une telle modestie, une telle amitié partagée, une telle écoute complice cela s'entend rarement. Deux ans plus tard les mêmes artistes se retrouvent pour le double concerto de Brahms. Cortot abandonne le piano pour la baguette. Les versions magnifiques de ce concerto ne manquent pas, mais aucune ne vous touchera comme celle-là. La clarté de la direction, malgré les limites de l'orchestre détaille la partition et offre aux solistes une liberté inouïe. Timbres mêlés et complémentaires au début de l'allegro, il faut entendre lors de la reprise après le développement de l'orchestre comment le violoncelle chaud et vibrant de Casals est survolé par le violon brillant et ferme de Jaques Thibaut ! Le concerto de Bocherrini qui suit est «bricolé» mais qui résistera à l'adagio ? Ce sont des moments musicaux comme ceux-là, dépassant les styles et ouvrant les compétences (Casals lui même est ailleurs chef et pianiste) qui prouvent combien la musique vécue et offerte par de tels interprètes nous rend meilleur. Les autres CD sont tous inoubliables, citons rapidement des sonates de Beethoven avec le piano quasi idéal de Mieczyslaw Horoszwski, des trios tous absolument merveilleux. Le trio n°1 de Schubert dépasse tout, pourtant en écrivant cela s'est faire injure aux beautés du Schumann… du Mendelssohn… de l'Archiduc de Beethoven… Impossible métier de critique ! Le dernier CD contient des merveilleuses pièces adaptées en forme de bis et des Sardanes Catalanes. Tout cela est unique !
On l'aura compris, la sonorité pleine et si rayonnante de Casals, partie audible de son humanisme colossal, a appelé des complices de la même trempe et la musique leur a gardé un enthousiasme et une jeunesse dont notre vielle époque a besoin plus que jamais afin ne pas céder aux virus. Surtout les virus mentaux qui nous assaillent et nous endorment l'esprit et le cœur pour mieux nous asservir. Impossible de négliger cette somme pour qui aime la musique et la liberté. Alors si en plus on aime le violoncelle !
Plus de détails
Œuvres de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) ; Joseph Haydn (1732-1809) ; Luigi Boccherini (1734-1805) ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) ; Frantz Schubert (1797-1828) ; Felix Mendelssohn (1809-1847) ; Robert Schumann (1810-1856) ; Johannes Brahms (1833-1897) ; Antonin Dvořák (1841-1904) ; Edward Elgard (1857-1934) ; Max Bruch (1838-1920) ; Orchestres et chefs divers ; Jacques Thibaud, violon ; Mieczyslaw Horoszwski, Alfred Cortot, Blas Net, Otto Schulhof, piano ; Pablo Casals, violoncelle. Coffret de 9 CD EMI 50999 6 94932 2 5 ; Code barre : 5 099969 4932 2 5. Enregistrements mono de 1926 à 1955 dans des lieux divers. Notice en anglais, allemand, français. Durées : 56’46, 72’34, 68’07, 68’00, 76’18, 77’39, 78’26, 74’17, 71’27.
EMI Classics