Les symphonies de Magnard par Jean-Yves Ossonce

Malgré l'importance de son œuvre dans l'histoire de la musique française, Albéric Magnard reste encore à l'écart des salles de concert et des enregistrements. Hyperion, dont on connaît la fascination pour la musique française ressort dans sa collection Dyad (2 disques pour le prix d'un) l'intégrale réalisée, en Ecosse, par Jean-Yves Ossonce, en 1997. Il est triste de constater qu'il s'agit (seulement !) de l'une des trois seules intégrales symphoniques disponibles sur le marché avec les sommes gravées par Michel Plasson (en fondateur !) pour EMI et celle de Thomas Sanderling (désormais disponible chez Brilliant).

Fils du directeur du Figaro et licencié en droit, Magnard rentre au Conservatoire de Paris dans la classe de Jules Massenet. Mais, il trouve une écoute et une qualité d'enseignement auprès de Vincent d'Indy. Le compositeur de la Symphonie cévenole aura un poids considérable sur le jeune homme. César Franck fut également l'un des modèles de Magnard, sa célèbre Symphonie en ré mineur étant composée, en 1886, date d'entrée d'Albéric au Conservatoire. Composé entre 1889/1890 et 1913, cette somme culmine dans les Symphonies n°3 et n°4 véritables merveilles de construction et d'invention mélodique.

Le solide Jean-Yves Ossonce se plait à ramener ces partitions dans la tradition française avec des tempi vifs et un travail sur les textures qui paraissent ici légères et fluides. L'orchestre écossais répond avec une efficacité toute anglaise et sa perfection stylistique et technique parfaite tout en faisant preuve d'une énergie dionysiaque et communicative. Ce petit coffret est donc une porte d'accès idéale pour découvrir ce compositeur si important dans le paysage musical français du XIXe siècle dans des conditions artistiques parfaites.