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Dijon. Auditorium. 25-IX-2009. Claude Debussy (1862-1918) : La Mer. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 8 en ut mineur op. 65. London Symphony Orchestra, direction : Valery Gergiev

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, le retour ! A Dijon on a pu cette fois faire la différence entre la performance et le talent, entre le génie de l'équilibre et celui de la compréhension des textes musicaux. On se souvient ici du concert Mahler de 2008, concert mémorable où les musiciens et leur chef assurèrent la soirée avec des instruments d'emprunt venus de Paris ou de Lyon alors que les leurs étaient bloqués par la douane à Calais… Cette fois le donne toute sa mesure, les choses sérieuses peuvent commencer. En outre cet ensemble prestigieux s'applique aussi à diversifier son public : le concert est précédé de la présentation d'une création musicale réalisée sur place par Mark Withers avec des élèves d'un collège et du conservatoire sur le thème de La Mer de Debussy.

Si, en choisissant le programme, a désiré faire une démonstration des possibilités expressives et de la malléabilité de son ensemble, il a magnifiquement atteint son but. On ne peut trouver deux œuvres si diamétralement opposées. La Mer est un tableau exultant de la nature, peinture mouvante et hédoniste d'une masse tantôt puissante, tantôt légère et irisée. A l'inverse la huitième symphonie de est une expression sentimentale de la douleur et de l'oppression ; en somme une œuvre extériorisée s'opposant à une autre très intériorisée. L'écriture elle-même traduit cela : atomisée, stratifiée, fluide chez Debussy, elle est compacte chez le compositeur russe, utilisant souvent des pupitres qui se répondent d'une manière plus traditionnelle.

On ne peut qu'admirer sans réserves la manière dont cet orchestre s'adapte à ces deux conceptions. Leur chef possède une gestique très personnelle : ses mains chantent littéralement les phrases et il sait obtenir de la masse des raffinements confondants. Les nuances travaillées sont obtenues sans faillir : les piano subito, les crescendo brusques ou amenés avec un remarquable sens du phrasé, tout confère un dynamisme efficace à l'interprétation. La précision des attaques, la justesse sans défaut, la coordination parfaite entre les différents pupitres donnent à l'exécution des œuvres ce sentiment d'évidence qui est le meilleur témoignage de la qualité. Le son obtenu est fabuleux : la luminosité et la transparence sont au rendez-vous pour La Mer, tandis que le poids savamment dosé des graves, cuivres et cordes, noircit la symphonie. Les solistes sont éblouissants : le premier violon sait être un magnifique relais, les cuivres et les bassons émergent dans l'œuvre de Debussy avec l'intensité qui convient ; le cor anglais émouvant, le piccolo nerveux, la clarinette basse étonnante, le violoncelle lyrique font contrepoids au tutti oppressant de la symphonie.

Pour filer encore la métaphore, on peut affirmer que pour le LSO, c'est comme pour les vieux cognacs : plus il vieillit, meilleur il devient. Et VSOP peut aussi vouloir dire «Very Strong Orchestra of Professionals».

Crédit photographique : © DR

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Dijon. Auditorium. 25-IX-2009. Claude Debussy (1862-1918) : La Mer. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n° 8 en ut mineur op. 65. London Symphony Orchestra, direction : Valery Gergiev

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