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Crédit photographique : Iddo Bar-Shaï – DR ; © X. Antoinet

Festival de piano de La Roque d'Anthéron 2009

La Roque d'Anthéron, Parc du Château de Florans. 07-VIII-2009. (1732-1809) : Sonate n°52 en sol majeur Hob. XVI.39, Sonate n°53 en mi mineur Hob. XVI.34, Sonate n°31 en la bémol majeur Hob. XVI.46, Sonate n°60 en ut majeur Hob. XVI.50 ; , piano. Sonate n°39 en ré majeur Hob. XVI.24, Sonate n°38 en fa majeur Hob. XVI.23, Andante et Variations en fa mineur Hob. XVII.6, Sonate n°1 en sol majeur Hob. XVI.8 ; Iddo Bar-Shaï, piano. Sonate n°33 en ut mineur Hob. XVI.20, Sonate n°59 en mi bémol majeur Hob. XV.49; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Sonate n°13 en si bémol majeur K. 333 ; , piano

La Roque d'Anthéron, Parc du Château de Florans. 08-VIII-2009. (1685-1750) : Inventions à deux voix BWV 772-786 ; Bach / György Kurtag (né en 1926) : Extraits de cantates arrangées pour deux pianos ; Heinrich Schütz (1585-1672) / Kurtag : extraits de la Passion selon Saint Matthieu SWV 479 et des Sept Paroles du Christ en Croix arrangés pour piano à quatre mains ; et Edit Klukon, pianos. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Variations Goldberg BWV 988 ; , piano. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Concertos pour deux claviers en ut mineur BWV 1060, en si majeur BWV 1061 et en ut mineur BWV 1062, Concerto brandebourgeois n° 5 en ré majeur BWV 1050. et Edit Klukon, pianos ; Patrick Ayrton, clavecin ; Sinfonia Varsovia. Direction: Andras Keller

Deux nuits d'affilée, c'est-à-dire plus de trois heures et demie de piano en trois concerts, voilà qui a tout l'allure d'un marathon. Mais ces deux nuits, heureusement forts différentes, ont permis de faire plus amplement connaissance avec la musique pour clavier de deux immenses compositeurs, l'un ayant porté à son sommet l'art baroque, le second étant considéré comme le maître du classicisme. La première «Nuit» s'est tenue devant un public clairsemé, ce qui confirme le sentiment général face à cette année Haydn, pourtant celle du bicentenaire du classicisme viennois, tandis que, le lendemain, Bach a saturé les deux mille quatre cent places du parc de Florans.

La «Nuit Haydn» n'a pas pleinement convaincu, ni les foules, plutôt éparses, ni les spectateurs. Surtout par , en petite forme, jouant le nez dans les partitions des pages pourtant parmi les plus connues de Haydn, dont trois grandes sonates de la maturité. En revanche, Iddo Bar-Shaï a fasciné par la magie de son jeu, alors qu'il est planté si haut devant son clavier qu'il donne l'impression d'être debout, son espièglerie s'ajoutant à l'humour du Viennois sans jamais faire redondance. Au point que la chouette hulotte, que l'on avait crue disparue depuis un lustre, s'est soudain réveillée, mêlant sa voix à celle, plus aiguë que la sienne, du pianiste, qui chantait tout en jouant à la façon de Glenn Gould, mais en plus joyeux. Formant un contraste saisissant avec celui qui l'a précédée, a donné de Haydn une interprétation grandiose tirant judicieusement vers Beethoven plus que vers Mozart, dont la Sonate K. 333 était pourtant placée au cœur de son programme.

Le lendemain, dans ce même parc de Florans, la «Nuit Bach» a attiré les foules. Commencé sur quinze Inventions à deux voix jouées avec flamme par , conclu sur les trois Concertos pour deux claviers joués par le même Ranki associé cette fois à Edit Klukon, hélas tous deux accompagnés lourdement par le Sinfonia Varsovia, le programme était pourtant exigeant, voire austère. Le duo hongrois a en effet proposé une longue série d'airs et de chorals venus de cantates et d'oratorios de Heinrich Schütz et de Johann-Sebastian Bach arrangés pour deux pianos (les œuvres de Bach), ou piano à quatre mains (celles de Schütz) par György Kurtag, qui les joue avec son épouse, avant que la pianiste chinoise se lance dans des Variations Goldberg tendues comme une grande arche sur le beau Bechstein qu'elle a joué deux jours plus tôt à Silvacane et dont la clarté met singulièrement en valeur la diversité des plans de cette immense œuvre-somme.

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