La Scène, Opéra, Opéras

L’opéra de quat’sous, Die Schule der Fans

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Paris, théâtre des Champs-Elysées. 14-VI-2009. Kurt Weill (1900-1950) : Die Dreigroschenoper, pièce de théâtre musical en trois actes sur un livret de Berthold Brecht. Version de concert. Avec : Ian Bostridge, Macheath ; Dorothea Röschmann, Polly Peachum ; Angelika Kirchschlager, Jenny ; HK Gruber, Peachum ; Hanna Schwartz, Frau Peachum ; Cora Burggraaf, Lucy Brown ; Florian Boesch, Tiger Brown ; Christoph Bantzer, Der Sprecher. Chorus sine nomine (chef de chœur : Johannes Hiemetsberger), Klangforum Wien, direction : HK Gruber

L'opéra de quat'sous en version de concert, donc allégé d'une bonne part des textes parlés, c'est l'«Ecole des fans» (vous vous souvenez, la cette mythique émission de Jacques Martin) dans un cabaret berlinois.

Sans support scénique, nous avons eu une succession de tubes dont les notes ont été l'interruption ou non par les applaudissements d'un public venu en nombre.

Et pour servir ces tubes, le meilleur a été sorti ce soir au Théâtre des Champs-Elysées. On pourra toujours contester l'emploi de voix lyriques dans une partition qui flirte avec la musique populaire, après tout, ce n'est qu'un pas de plus vers la distanciation voulue par Brecht, le refus de laisser le spectateur s'identifier au héros. – qui en plus de Macheath chantait la fameuse et initiale Complainte de Mackie le Surineur – n'est pas ce bellâtre mafieux à qui succombent toutes les filles de Soho mais un personnage malsain et charismatique. et s'encanaillent en maîtresses / traitresses tout à la foi ingénues et manipulatrices. La troisième «victime» de Macheath est la révélation de la soirée : Cora Burggraaf, qui mène pourtant une belle carrière, reste encore peu connue en France. Son grand air du IIIe acte, scène dramatique quasi beethovenienne, est un moment d'anthologie. Hanna Schwarz met sa voix usée – et néanmoins puissante – au meilleur profit pour Frau Peachum, et on ne peut que trop regretter les rares interventions de Florian Boesch. Christoph Bantzer, seul comédien de la troupe, rythme la succession de songs par ses interventions, liant les morceaux musicaux entre eux.

En maître de cérémonies, mène la danse en chantant Peachum de sa voix nasillarde et éraillée tout en dirigeant l'excellent . Jamais n'a paru si moderne, jamais les références au passé (Bach, Mozart, Haendel, Beethoven, …) qui fourmillent dans cette partition n'ont paru si évidentes. En intervenant de luxe, le Chorus sine nomine vient ponctuer les deux courtes interventions chorales (le Hochtzeitslied de l'acte I est braillé par l'orchestre).

Portés par l'enthousiasme du public, les interprètes ont offert pas moins de quatre rappels : la Ballade du souteneur, le Duo de la jalousie, le choral final et le truculent Chant des canons. Gageons que ce concert n'est que les prémices d'un enregistrement futur et d'une production scénique.

Crédit photographique : © Johnny Volcano

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Paris, théâtre des Champs-Elysées. 14-VI-2009. Kurt Weill (1900-1950) : Die Dreigroschenoper, pièce de théâtre musical en trois actes sur un livret de Berthold Brecht. Version de concert. Avec : Ian Bostridge, Macheath ; Dorothea Röschmann, Polly Peachum ; Angelika Kirchschlager, Jenny ; HK Gruber, Peachum ; Hanna Schwartz, Frau Peachum ; Cora Burggraaf, Lucy Brown ; Florian Boesch, Tiger Brown ; Christoph Bantzer, Der Sprecher. Chorus sine nomine (chef de chœur : Johannes Hiemetsberger), Klangforum Wien, direction : HK Gruber

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