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Murray Perahia au Châtelet : le Messie du piano ?

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Paris. Théâtre du Châtelet. 27-V-2009. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n° 6 en mi mineur BWV 830 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n° 15 en ré majeur op. 28 « Pastorale » ; Johannes Brahms (1833-1897) : Variations sur un thème de Haendel en si bémol majeur op. 24. Murray Perahia, piano

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 Depuis cinq ans qu'il n'était plus venu à Paris, on peut dire que était attendu par le public. Il est curieux que l'intérêt des œuvres programmées comme la qualité de son jeu soient allés crescendo, comme s'il avait voulu se rappeler tout d'abord au bon souvenir de l'audience, avant de livrer toute l'étendue de son art.

La Partita de Bach a été rendue de manière très distinguée, le jeu perlé de Perahia faisant merveille notamment dans l'Air. Il a pourtant fallu attendre la Gigue finale, qui allie la truculence de l'expression à l'exigence du contrepoint, pour qu'il sorte de la retenue derrière laquelle il s'était retranché, qui confinait à de la réserve.

La sonate de Beethoven, quant à elle, avait nettement plus de relief. On retiendra tout particulièrement le souffle épique du développement de l'Allegro initial, et la fantaisie du Scherzo, un petit bijou d'humour musical dans lequel le compositeur joue sur les oppositions de registres et de dynamiques.

Une fois ces préliminaires passés (et quels préliminaires !) venait le plat de résistance, les Variations Haendel de Brahms.

Il s'agit d'une œuvre véritablement monstrueuse de par la virtuosité qu'elle requiert autant que par ses dimensions titanesques – vingt-cinq variations et une fugue finale qui trahissent le modèle des Variations Diabelli. Pourtant, on ne se noie jamais dans cette partition fleuve, tant Brahms charpente fermement la structure générale, en redonnant le thème à intervalles réguliers, enrichi de nouveaux contrechants. Le plaisir esthétique est donc autant un plaisir de l'instant pour lui-même que pris dans la globalité de la forme. Face à une œuvre d'une conception aussi forte, la tâche de l'interprète n'est pas mince !

, non content d'en maîtriser les écueils techniques, a démontré sa compréhension de la partition comme sa capacité à la mener avec la plus grande clarté jusqu'à la colossale péroraison. Ce passage, véritable musique de sacre qui superpose un ostinato en volée de cloches à des fusées jubilatoires, a été rendu avec toute la vitalité et la majesté requises, soufflant littéralement l'audience.

Visiblement détendu après une telle performance, ne s'est pas trop fait prier pour donner en bis le Nocturne en fa majeur op. 15 n° 1 de Chopin, ainsi que l'Impromptu en mi bémol majeur de Schubert, pour le plus grand bonheur de tous. Nul doute que beaucoup lorgnent déjà sur ses prochains concerts…

Crédit photographique : DR

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Paris. Théâtre du Châtelet. 27-V-2009. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n° 6 en mi mineur BWV 830 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n° 15 en ré majeur op. 28 « Pastorale » ; Johannes Brahms (1833-1897) : Variations sur un thème de Haendel en si bémol majeur op. 24. Murray Perahia, piano

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