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Luxembourg, Philharmonie. 25-V-2009. Carlos Chavez (1899-1978) : Symphonie n°2 « Sinfonia India » ; Edvard Grieg (1843-1907) : Concerto pour piano et orchestre en la mineur op. 16 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n°5 en si bémol majeur op. 100 ; Jean-Yves Thibaudet, piano ; Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, Gustavo Dudamel, direction.
Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam
L'exubérant Gustavo Dudamel âgé de 28 ans, s'était déjà produit à la Philharmonie en octobre dernier et revenait ce soir avec un programme très riche, d'une grande diversité. Qui mieux que lui ne pouvait faire découvrir la partition «indigéniste» aux rythmes irréguliers du peu connu Carlos Chavez ? Qui mieux que lui ne pouvait interpréter avec autant de passion cette symphonie très colorée aux intonations folkloriques audacieuses, aux mélodies traditionnelles marquées par un merveilleux solo de violon dans l'introduction et les scansions de percussions indigènes tels le «teponaxtle» ou le «huéhuetl» ? Qui mieux que lui dirigeant non seulement avec les bras mais le corps tout entier, comme s'il dansait, ne pouvait entraîner son orchestre dans une finale aussi explosive ?
Après cette introduction indienne, le public fut transporté dans les grands froids norvégiens avec le Concerto d'Edvard Grieg joué avec force et brillance par Jean-Yves Thibaudet. L'excellent pianiste possède une frappe imposante et son geste traduit une sûreté technique indéniable. Il transmet la gravité de la partition, son lyrisme et son émotion dans le second mouvement avec beaucoup de sensibilité et de nuance. Les rythmes saccadés, les sonorités particulières du troisième mouvement sont maîtrisés de façon magistrale. La finale fut grandiose, le pianiste et l'orchestre étant en parfaite osmose sous le geste exalté du jeune chef.
Après la pause, Gustavo Dudamel sans partition, offrit une Symphonie n°5 de Sergeï Prokofiev aux accents de puissance et de gloire, avec un adagio ample et mélancolique, bouleversant plus d'un auditeur. Le dernier mouvement fut particulièrement joyeux, tout en couleur, reflétant à merveille les marches et les danses populaires. Dans la coda, aux accents de victoire militaire, Gustavo Dudamel s'est littéralement déchaîné.
Le public enchanté fit un immense triomphe à l'image de la personnalité du jeune chef. Et quelle personnalité ! Extravertie, démesurée, chaleureuse et tellement attachante ! Gustavo Dudamel était visiblement ravi, embrassant les membres de son orchestre avec une sincérité touchante. En bis la Vocalise op. 34 n°14 arrangée pour orchestre de Serge Rachmaninov, un autre moment sublime où l'émotion envahit à nouveau la salle jusqu'aux larmes.
Crédit photographique : Gustavo Dudamel © Philharmonie de Luxembourg
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Luxembourg, Philharmonie. 25-V-2009. Carlos Chavez (1899-1978) : Symphonie n°2 « Sinfonia India » ; Edvard Grieg (1843-1907) : Concerto pour piano et orchestre en la mineur op. 16 ; Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Symphonie n°5 en si bémol majeur op. 100 ; Jean-Yves Thibaudet, piano ; Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, Gustavo Dudamel, direction.