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Toulouse. Halle aux grains. 19-V-2009. Patrick Burgan (né en 1960) : Nativités ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Requiem ; Aurelia Legay, soprano ; Delphine Haidan, mezzo-soprano ; Raphaël Bremard, ténor ; Alain Buet, baryton ; Chœur de chambre Les Eléments ; Orchestre de Chambre de Toulouse. Direction : Joël Suhubiette.
Bénéficiant de l'effet d'annonce du Requiem de Mozart, la remarquable partition Nativités de Patrick Burgan en première partie du concert a été une belle surprise pour beaucoup. Ces deux œuvres forment un programme très riche en complémentarités. Le compositeur, venu présenter en quelques mots ses Nativités, en a donné modestement quelques clefs. Construite de manière fort savante elle s'écoute avec une facilité déconcertante. La naissance y est proposée dans sa dimension religieuse avec l'utilisation du texte du Stabat Mater dolorosa, mais surtout profane avec des textes en cinq langues européennes. Le résultat est extraordinaire avec des superpositions et des associations de textes très originales. Les voix sont utilisées comme des instruments solistes ou en accompagnement, souvent une partie par voix. La virtuosité requise pour cette pièce de plus de vingt minutes et a capella, est terrifiante. Le chœur de chambre Les Eléments est rompu à toutes les difficultés et les audaces des créateurs d'aujourd'hui, souvenons nous récemment de leur remarquable prestations dans les œuvres de Zad Moultaka au CD et en concert. Le voyage à travers les mystères de la naissance commence par un parcours aquatique puis le texte prend le premier plan avant l'acte créateur par la parole. Chacun peu grâce à cette composition fine et subtile comprendre en images quelque chose du mystère de la création humaine sans préjugés de race ou de langues. L'émotion naît de la perfection quasi instrumentale des voix dans tous les pupitres mais avec une mention particulière pour les sopranos capables de nuances infimes sur les notes les plus hautes avec une tenue de souffle vertigineuse.
En deuxième partie le Requiem de Mozart requiert un orchestre et des solistes qui se révèleront tous aussi excellents que le chœur. Dans un tempo allant, Joël Suhubiette obtient une interprétation toute en nuances et en subtilité. L'Orchestre de chambre de Toulouse avec l'engagement et la complicité qu'on lui connaît fait merveille. Complété par bois, cuivres et timbales l'ensemble sonne admirablement avec souplesse et précision.
Les voix soliste choisies par Joël Suhubiette sont excellentes chacun tenant sa partie fermement et avec engagement. La voix particulièrement fruitée et ample d'Aurélia Legay (que nous avions déjà remarqué dans Hippolyte et Aricie) se distingue tout particulièrement. Avec une belle technique, ce soprano arrive à concentrer le son dans le masque pour des notes aiguës délicates et très timbrées d'un superbe effet. Son médium et son grave sonnant naturellement avec un mœlleux admirable. Elle forme avec ses partenaires un quatuor vocal très équilibré. Mais le grand vainqueur de la soirée reste, même dans cette œuvre, le Chœur de chambre Les Eléments, répondant à la moindre inflexion de son chef, proposant une interprétation très bien construite, avec une grande variété de couleurs et de nuances, sans pathos et sans emphase. Sans émotion profonde non plus, naissance et mort ne faisant que se suivre sans douleur, en un mouvement constant.
Crédit photographique : Les Elements © Audrey Mompo
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Toulouse. Halle aux grains. 19-V-2009. Patrick Burgan (né en 1960) : Nativités ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Requiem ; Aurelia Legay, soprano ; Delphine Haidan, mezzo-soprano ; Raphaël Bremard, ténor ; Alain Buet, baryton ; Chœur de chambre Les Eléments ; Orchestre de Chambre de Toulouse. Direction : Joël Suhubiette.