Maria-Magdalena par Wayn Traub : le diable roux

Véritablement diabolique, le performer Wayn Traub se met en scène dans un univers asiatico-futuriste.

Support du spectacle, projeté à l'arrière-scène, un film qui nous mène d'un corps de ballet de religieuses asiatiques futuristes à la visite guidée d'une abbaye flamande, en passant par un concert de coquillages ou le récit effrayant d'un spéléologue. Sur scène, grimé de rouge, Wayn Traub dévoile avec gourmandise un carrousel d'objets symboliques qui apparaissent et disparaissent au gré des évolutions des cercles concentriques du plateau. Démiurge, Wayn Traub se pose en manipulateur d'images et d'objets grâce à sa voix d'outre-tombe et ses doigts lumineux.

Tout au long du spectacle, qui gagnerait à être écourté d'un quart d'heure, l'aller-retour entre l'image et le performeur se fait avec aisance, même si l'œil se porte plus volontiers vers l'écran que vers la scène. Légendes et mythologies, peur, commerce sexuel, figures féminines, tous les thèmes qui sont familiers au chorégraphe y sont explorés version trash, parfois même gore. Les langues et les pays se mélangent, tout comme les nouvelles technologies qui envahissent notre monde : caméras de surveillance, visioconférence, effets spéciaux, caméras numériques… Une allégorie mondialisée de nos obsessions les plus diaboliques.

Crédit photographique : © C. Kœn Broos