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Mulhouse. Temple Saint-Etienne. 16-IV-2009. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Die Geschöpfe des Prometheus op. 43, ouverture. Norbert Glanzberg (1910-2001) : Holocaust Lieder. Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°8 en si mineur « Inachevée », D. 759. Roman Trenkel, baryton ; Orchestre Symphonique de Mulhouse, direction : Daniel Klajner.

Depuis le mois de mars et jusqu'à la fin mai, l', et son directeur musical , ont souhaité rendre hommage à un compositeur dont le nom parle à peu de gens, alors que sa musique a fait le tour du monde : . Compositeur d'innombrables chansons (dont les immortelles Padam… Padam… et Mon manège à moi, créées par Edith Piaf) ainsi que de musiques de films, Glanzberg appartient à cette génération de compositeurs que le régime nazi qualifia de «responsables de l'art dégénéré». Exilé à Paris en 1936, il échappa de justesse à la déportation et Georges Auric le cacha chez lui jusqu'à la fin de la guerre. Commença alors une période de gloire, jusqu'aux années 70, pendant laquelle il écrivit des chansons à succès pour Yves Montand, Piaf ou Marina Vlady, ainsi que des musiques de films : on lui doit la bande originale de Mon Oncle, de Jacques Tati.

Vers la fin de sa vie, revint vers ses racines et les souvenirs de la Shoah, composant une Yiddish Suite (qui sera jouée à Mulhouse les 15 et 16 mai prochains) ainsi que les Holocaust Lieder, pour baryton et orchestre, sur des poèmes de rescapés des camps de concentration. Ces neuf pages (magnifiquement orchestrées par Pierre Thilloy) ont été données par l', avec le baryton allemand Roman Trenkel. Quelle découverte ! Et quelle magnifique découverte ! Résolument néo-classiques, ces Lieder sont d'une émotion et d'un lyrisme absolus, sans jamais sombrer dans l'emphase ni le pathos. Et les musiciens de Mulhouse, d'évidence heureux de jouer et en parfaite adéquation avec leur chef , y donnent le meilleur d'eux-mêmes. Couleurs, homogénéité, cordes somptueuses… Tout y est ! Quant à Roman Trenkel, ses couleurs de «baryton sombre» font passer au public un frisson étonnant. Encadrant l'œuvre de , l'ouverture des Créatures de Prométhée, de Beethoven et la Symphonie n°8 «Inachevée» de Schubert sont interprétées avec la même passion, celle d'une formation enthousiaste, aux pupitres récemment renouvelés et qui monte en puissance.

Si l'on cherchait à établir un parallèle avec les séjours linguistiques d'été (au cours desquels des parents envoient leurs enfants dans le pays dont ils tentent – difficilement – d'apprendre la langue), on pourrait imaginer un stage de remise à niveau auprès des musiciens de l'Orchestre Symphonique de Mulhouse pour certains orchestres parisiens et de la grande couronne (qui s'ennuient en jouant autant qu'ils ennuient leur public !)… Pour tenter d'y (re)trouver ce qui constitue l'essence de la musique : le plaisir et l'Harmonie.

Crédit photographique : Norbert Glanzberg (1941) – © – Editions du Méridian

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Mulhouse. Temple Saint-Etienne. 16-IV-2009. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Die Geschöpfe des Prometheus op. 43, ouverture. Norbert Glanzberg (1910-2001) : Holocaust Lieder. Franz Schubert (1797-1828) : Symphonie n°8 en si mineur « Inachevée », D. 759. Roman Trenkel, baryton ; Orchestre Symphonique de Mulhouse, direction : Daniel Klajner.

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