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Paris. Théâtre de la Ville. 31-III-2009. Jan Fabre : L’Orgie de la Tolérance. Concept, mise en scène et chorégraphie : Jan Fabre. Texte créé avec les performeurs. Dramaturgie : Miet Martens. Musique, paroles : Dag Taeldeman. Lumières : Jan Dekeyser, Jan Fabre. Costumes : Andrea Kränzlin, Jan Fabre. Prothèses : Denise Castermans. Avec Linda Adami, Christian Bakalov, Katarina Bistrovic-Darvas, Annabel Chambon, Cédric Charron, Ivana Jozic, Goran Navojec, Antony Rizzi, Kasper Vandenbergue.
Une charge appuyée et bien pensante contre la société de consommation pour le dernier spectacle de Jan Fabre, donné l'été dernier à Avignon.
Miliciens ou chasseurs de luxe, vêtus de gros pulls de cachemire gris, de pantalons de tweed ou de souliers vernis, les « performeurs » de Jan Fabre se lancent dans une chasse à l'homme dans un monde corrompu par l'argent et la consommation. Voilà, en gros, l'intrigue de L'Orgie de la Tolérance, le dernier spectacle du chorégraphe, metteur en scène et plasticien flamand Jan Fabre. Successions de saynètes plutôt gores, le spectacle offre au passage de savoureux portraits, comme le directeur artistique d'un magazine de mode qui veut faire de Jésus-Christ une super star, un professeur de gym vaniteux ou un couple de blancs crasseux.
Jan Fabre ne rate pas une provocation (sexe, drogue et rock&roll) et n'épargne ni Jésus, ni la maternité. Il dresse le portrait d'une société corrompue où les esclaves sont sexuels, où les hommes sont empaillés et où les femmes donnent naissance à des produits alimentaires. Racismes en tout genre, masturbation généralisée, mutilations volontaires, on apprend aussi dans ce spectacle comment faire l'amour avec un canapé. Dans ce «paradis de la peur» où le sublime se frotte au grotesque, les références cinématographies foisonnent, de Salo et les 120 jours de Sodome à Portier de nuit, en passant par Lacombe Lucien.
Torture, aveux et cruauté sont monnaies courantes, même si cette dernière n'est que feinte et farcesque, ce qui la rend supportable, mais en amenuise la force et la portée. Rien n'est insoutenable, tout est regardable, hélas ! Faussement provocateur, ce spectacle est en fait politiquement correct, pourfendant le bourgeois dans une prétendue bien pensance de gauche, où chacun en prend gentiment pour son grade. Le public, lui, applaudit, ne comprenant pas que l'on se moque de lui.
Crédits photographiques © JP Stoop, Frédéric Heyman
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Paris. Théâtre de la Ville. 31-III-2009. Jan Fabre : L’Orgie de la Tolérance. Concept, mise en scène et chorégraphie : Jan Fabre. Texte créé avec les performeurs. Dramaturgie : Miet Martens. Musique, paroles : Dag Taeldeman. Lumières : Jan Dekeyser, Jan Fabre. Costumes : Andrea Kränzlin, Jan Fabre. Prothèses : Denise Castermans. Avec Linda Adami, Christian Bakalov, Katarina Bistrovic-Darvas, Annabel Chambon, Cédric Charron, Ivana Jozic, Goran Navojec, Antony Rizzi, Kasper Vandenbergue.