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Paris. Salle Pleyel. 18-III-09. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n° 4 en sol majeur op. 58, Dimitri Chostakovitch (1906-1975), Symphonie n° 15 en la majeur op. 141. Hélène Grimaud, piano. Orchestre de Paris, direction : David Zinman
Bien qu'Hélène Grimaud ait quitté New York depuis quelque temps déjà, ses apparitions restent des moments attendus par le public parisien. Brillante et médiatisée, «la pianiste aux loups» continue d'exciter la curiosité.
Elle est apparue lumineuse et auréolée de blanc ce mercredi soir salle Pleyel. Le Concerto n° 4 s'est déroulé avec naturel sous ses doigts, avec pudeur et sans afféterie. Pas d'excentricité ni de gestes ostentatoires au détriment de la musique, risquant de susciter des commérages. La première place fut laissée à Beethoven, un Beethoven simple et sans affectation, et à ce long poème sonore dont l'héroïsme n'est plus la couleur dominante. C'est la partition qui le veut, pianiste et orchestre exposent des vérités complémentaires : Hélène Grimaud et David Zinman ont ainsi cheminé ensemble, du dialogue aux moments de symbiose. L'interprétation des musiciens respectueuse, calme et dépassionnée, a fait ressortir le dramatisme inhérent à l'œuvre. Dès les mesures liminaires confiées au piano solo, Hélène Grimaud nous a offert une version sobre et sans préciosité. Son toucher est clair, le phrasé nuancé et équilibré. Puis place à la virtuosité avec le Rondo vivace final, mais là encore, une virtuosité discrète. Sous ses doigts, le concerto paraît merveilleusement simple et facile !
La seconde partie a laissé place à l'orchestre et à ses instrumentistes. La Symphonie n° 15 de Chostakovitch permet à chacun d'entre eux de s'exprimer, et c'est au chef que revient d'insuffler une cohérence à ces moments parfois décousus et dispersés. David Zinman a relevé le défi, laissant chanter (entres autres) le basson goguenard, un peu moqueur, et le violon solo (Roland Daugareil) dans le premier mouvement. Dans l'Adagio, c'est le violoncelle qui se déploie au dessus d'une trame sombre : il exploite le registre aigu de l'instrument et fait vibrer le chant lyrique et pathétique, si typique de Chostakovitch. Après des développements énigmatiques, un scherzo diaphane, quelques tuttis intenses et véhéments, l'œuvre s'achève sur une conclusion déroutante, confiée au célesta et aux percussionnistes. Etrange fin, œuvre étonnante, qui permit aux musiciens de l'orchestre de sortir de l'ombre, les uns après les autres, sous une baguette lucide et éclairée.
Crédit photographique : Hélène Grimaud © Kasskara / Deutsch Grammophon
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Paris. Salle Pleyel. 18-III-09. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n° 4 en sol majeur op. 58, Dimitri Chostakovitch (1906-1975), Symphonie n° 15 en la majeur op. 141. Hélène Grimaud, piano. Orchestre de Paris, direction : David Zinman