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Dijon, Auditorium. 18-II-2009. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : extrait d’Hippolyte et Aricie ; Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : extraits d’Armide et d’Orphée et Eurydice ; Luigi Boccherini (1760-1842) : extraits de Médée ; Etienne Nicolas Méhul (1763-1817) : Andante de la Symphonie n°2 en ré majeur ; Hector Berlioz (1803-1869) : extraits des Troyens et La Mort d’Ophélie. Mise en scène : Juliette Deschamps ; Décor : Nelson Wilmotte ; responsable des ateliers de construction des décors : Claude Stephan ; Lumières : Joël Hourbeigt ; Costumes : Macha Makeïeff. Avec : Anna Caterina Antonacci, soprano. Les Siècles, direction musicale : François-Xavier Roth.
Quand Juliette Deschamps retrouve Anna Caterina Antonacci après leur première collaboration en 2007 autour de Monteverdi, c'est assurément pour le plaisir des spectateurs ! Et après la première mondiale au Grand Théâtre du Luxembourg le 7 décembre 2008, c'est au tour de Dijon de présenter la première française dans le cadre de son auditorium à la sonorité si homogène.
Le thème choisi est celui des amours tragiques à travers divers extraits de compositeurs employant la langue française. D'un point de vue vocal : une seule artiste, Anna Caterina Antonacci, à la voix chaude et chaleureuse, au vibrato très marqué et à la sensibilité indéniable. Son sens de l'articulation est particulièrement à souligner, tellement elle donne du relief aux textes qu'elle interprète avec brio et investissement. Ces textes, souvent inspirés d'auteurs antiques sont revus par des librettistes ou poètes dans des œuvres baroques, classiques ou romantiques. En effet, que ce soit Phèdre dans Hippolyte et Aricie de Rameau, «l'air des furies» de l'Orphée et Eurydice de Gluck ou encore divers extraits des Troyens de Berlioz confiés à Didon pour ne citer que quelques exemples, tout sonne juste et habité par la talentueuse chanteuse. D'autant que l'orchestre Les Siècles confié à François-Xavier Roth sonne également très bien, articulant ses phrases avec précision, soutenant la soliste avec mesure et homogénéité, le tout dans des nuances pesées. Un très beau travail d'orchestre, donc.
Le décor constitué d'ardoises noires, est sobre, épuré, s'appuyant sur une recherche de profondeur avec une ouverture sur l'extérieur d'où jaillira un effet de neige très bienvenu ; il est largement mis en valeur par les lumières changeantes (Ah ce rouge et ce noir qui correspondent si bien à la passion qui émane des pièces chantées !) et les costumes colorés de la soprano et des deux jeunes enfants qui l'entourent. Ces derniers n'interviennent que très peu verbalement, mais jouent un rôle important dans la mise en scène. Car la mise en scène de Juliette Deschamps est également à souligner par sa recherche de précision et sa sobriété à la fois. Ce qui convient parfaitement à l'interprète Anna Caterina Antonacci, tour à tour touchante, fière ou formidable, au sens étymologique du mot.
Un très beau spectacle, donc, salué par une véritable ovation du public. Bien méritée !
Crédit photographique : Anna Caterina Antonacci © Gilles Abegg – Opéra de Dijon
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Dijon, Auditorium. 18-II-2009. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : extrait d’Hippolyte et Aricie ; Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : extraits d’Armide et d’Orphée et Eurydice ; Luigi Boccherini (1760-1842) : extraits de Médée ; Etienne Nicolas Méhul (1763-1817) : Andante de la Symphonie n°2 en ré majeur ; Hector Berlioz (1803-1869) : extraits des Troyens et La Mort d’Ophélie. Mise en scène : Juliette Deschamps ; Décor : Nelson Wilmotte ; responsable des ateliers de construction des décors : Claude Stephan ; Lumières : Joël Hourbeigt ; Costumes : Macha Makeïeff. Avec : Anna Caterina Antonacci, soprano. Les Siècles, direction musicale : François-Xavier Roth.