Le don, un cadeau long à venir

Actes Sud Junior

Une modeste famille juive vient d’avoir un troisième fils. Un étrange inconnu frappe à la porte : il offre au nouveau-né une mystérieuse boîte avec l’instruction de ne l’ouvrir que le jour de son troisième anniversaire. Le titre Le don est superbe et très symbolique. C’est un cadeau, c’est un talent… découvert à trois ans. La suite dévoilera ce dont il est question.

Susie Morgenstern nous raconte l’histoire avec un accent américain délicieux. Le contenu est intéressant. Cependant l’atmosphère est lourde et le récit trop lent. Il faut attendre la page vingt-six, quand le petit garçon ouvre son cadeau, quand sa famille découvre le fameux don pour que l’histoire se réveille et devienne enfin captivante. La très belle Sonate pour violon seul de Bach accompagnant ce moment le rend tout à fait magique. On peut encore entendre deux Partitas de Bach et trois Caprices de Paganini joués par Josua Epstein. Une sonorité très pure. On aurait aussi aimé entendre une œuvre de Pablo de Sarasate dont le récit fait mention. Les descriptions du don et de l’enfant sont merveilleusement justes et poétiques. Mais l’illustration est trop sombre, voire terrifiante et certainement peu attractive. L’enfant regardant ces images risque de ne pas être tenté par l’objet mystérieux … Dommage ! Car Susie Morgenstern a une réelle fascination pour ce «don» qu’elle décrit admirablement bien.

Nous sommes dans une société de l’image. L’image attire l’enfant en premier lieu. On aurait envie de dire : «Pour intéresser les enfants à cette très belle histoire et leur faire découvrir ce don fabuleux qui peut devenir une réelle passion, revoyez vos images, mettez de la couleur, de la vie, illustrez le bonheur de ce petit garçon».