Concerts, La Scène, Musique symphonique

Exceptionnelle Susanna Mälkki

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Paris, Cité de la Musique. 20-I-2009. Veli-Matti Puumala (né en 1965) : Seeds of Time, concerto pour piano et orchestre ; Alban Berg (1885-1935) : Lulu Suite. Hideki Nagano, piano ; Laura Aikin, soprano ; Solistes de l’Ensemble Intercontemporain, Orchestre du CNSM Paris, direction : Susanna Mälkki.

Partenaire privilégié du CNSM, l' accueillait sur le plateau de la Cité de la Musique, ce mardi 20 janvier, l'orchestre du Conservatoire dans son grand déploiement pour un concert symphonique placé sous la baguette de .

Tous chefs de pupitre dans la première partie de la soirée, les solistes de l'Ensemble encadraient les étudiants – qu'ils avaient fait travailler en amont – dans Seeds of time (graines de temps), le concerto pour piano du compositeur finnois . Actuellement professeur de composition à l'Académie Sibelius d'Helsinki, Puumala honorait en 2008 une commande de l'Intercontemporain qui l'a déjà plusieurs fois joué en France, toujours vaillamment défendu par sa compatriote . Dans cette pièce d'envergure – près de 40'- Puumala n'entend pas susciter des rapports de force entre le soliste et l'orchestre. Ce dernier sera au contraire divisé en petites phalanges (triple trio, double septuor et section de chambre) à travers lesquelles circule le discours instrumental sculptant un espace fluide en continuelle

métamorphose. Si le piano n'est plus le point focal de l'écoute sollicitée par une foule d'événements extérieurs, il est le fil narratif liant les trois parties de l'ensemble. Avec une grâce féline, assume une partie de piano exigeante laissant parfois briller d'autres solistes (violon, clarinette, trompette et timbales) placés autour du piano. Le piano s'impose davantage dans le Nocturne final au discours raréfié, une page d'une poésie intense qu'un fracas de timbales vient rompre à plusieurs reprises laissant l'auditeur interpellé face à un questionnement quasi métaphysique.

L'orchestre du conservatoire, sans ses «tuteurs», assurait en vrai professionnel – la qualité de son y est remarquable – la deuxième partie du concert. Avec l'énergie et la précision exemplaires du geste «mälkkien», la Lulu-suite d' nous plongeait dans un extraordinaire maelström sonore d'une puissance et d'une force tragique inégalée. Face à l'impossibilité d'achever son opéra – c'est Friedrich Cerha qui termine le troisième acte et Pierre Boulez qui en assure la création intégrale le 24 février 1979 dans la mise en scène de Patrice Chéreau – tire une suite symphonique en cinq mouvements (1934) de l'ouvrage qui l'occupait depuis sept ans. Condensé magistral du matériau qui nourrit les trois actes de l'œuvre scénique, la partition témoigne du potentiel lyrique et des couleurs de l'orchestre – sublime partie de saxophone – mis au service de l'avancée dramatique. La soprano américaine , très impressionnante dans son intervention fulgurante autant qu'exaltée du troisième mouvement – «la chanson de Lulu» – esquisse un portrait de l'héroïne telle qu'en elle même, dans son intégrité et sa vérité. Elle parvient à dompter cette écriture d'une exigence vocale extrême et à s'imposer au-devant de l'orchestre avec des aigus impérieux.

Son cri épouvantable à l'issue du cinquième mouvement lorsque Lulu tombe sous les coups de Jack l'Eventreur communiquait dans la salle le frisson de l'effroi : Saisissant !

Crédit photographique : © Aymeric Warmé-Janville

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Paris, Cité de la Musique. 20-I-2009. Veli-Matti Puumala (né en 1965) : Seeds of Time, concerto pour piano et orchestre ; Alban Berg (1885-1935) : Lulu Suite. Hideki Nagano, piano ; Laura Aikin, soprano ; Solistes de l’Ensemble Intercontemporain, Orchestre du CNSM Paris, direction : Susanna Mälkki.

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