Obludarium : quand l’imaginaire devient réel

Il n’est pas banal de trouver sur la pelouse de la MC2 un chapiteau. Qui plus est un chapiteau à la forme inhabituelle évoquant un monde féerique et imaginaire. L’œil est attiré, l’oreille aussi… une grosse caisse, des cuivres, une musique enjouée, des rires… serait-ce du cirque ? Pas tout à fait. Un spectacle atypique et inclassable, réalisé par des «comédiens-musiciens-circassiens-marionnettistes-chanteurs». Une parenthèse dans le temps et dans la vie, un ouragan dans le regard et les habitudes de spectateur. Non, ce n’est pas un spectacle pour enfants – même si ceux-ci y trouvent leur compte.

On patiente dehors dans le froid hivernal, attendant que le chapiteau ne soit ouvert pour rentrer assister au spectacle. Attitude normale de public normal. Mais avant même l’entrée, le monde fantasmagorique des frères Forman nous happe, et sans même l’avoir voulu ni même nous en rendre compte, nous voilà plongés dedans. Car le spectacle commence avant le spectacle et se termine après. Et si cette affirmation vous semble surréaliste, c’est que vous êtes déjà chez les frères Forman.

Nous voilà dans le chapiteau, assis sur des bancs ou au premier étage dans de toutes petites loges sur des minuscules tabourets en bois ou de grands tabourets de bar. Dans l’obscurité, puisque c’est le public qui aura pour mission de produire l’énergie nécessaire à l’éclairage. Et c’est le début du festival. Des êtres monstrueux mais pourtant beaux et attachants – c’est le sujet du spectacle – se succèdent, se croisent, se rencontrent. Ils fascinent ou font peur, surprennent. Parfois ils s’émeuvent, parfois ils chantent, dansent, séduisent, parfois ils s’élèvent dans les airs. Ils sont tout droit tirés du monde imaginaire et parfois effrayant des contes et pourtant ils sont bel et bien là, réels, vivants, tellement humains. Et on embarque avec eux dans ce monde, et on voudrait tellement y rester, ne pas en sortir …

Si vous cherchez un monde où tout se classe dans des tiroirs avec de jolies étiquettes, surtout n’y allez pas. Si vous voulez qu’on vous prenne par la main, simplement pour vous emmener dans un monde délicieusement dérangé… foncez !

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