Inva Mula : c’est ici que ma carrière a commencé !
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Avignon. Opéra-Théâtre. 12-XII-2008. Vincenzo Bellini (1801-1835) : Norma, ouverture ; I Capuletti e i Montecchi, « Eccomi in lieta vesta ». Gaetano Donizetti (1797-1848) : Il Duca d’Alba, Romanza di Amelia ; La Fille du Régiment, ouverture ; Don Pasquale, « So anch’io la virtu magica ». Charles Gounod (1818-1893) : Faust, Ballade du roi de Thulée et Air des bijoux. Georges Bizet (1838-1875) : Carmen, prélude de l’acte III ; ouverture. Jules Massenet (1842-1912) : Manon, « Adieu, notre petite table » ; Thaïs, « Dis-moi que je suis belle ». Giuseppe Verdi (1813-1901) : Traviata, prélude de l’acte III ; « E strano ». Inva Mula, soprano. Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence, direction : Paolo Arrivabeni.
«Je n'ai pas l'habitude de faire des discours» murmure la douce voix d'Inva Mula, «mais je fais une petite exception pour Avignon. C'est ici, grâce à Monsieur Duffaut, que j'ai chanté Traviata à mes débuts et que ma carrière a vraiment commencé. Je suis donc particulièrement émue et heureuse de rechanter Traviata ici même». C'est en effet en 1994 que l'Opéra-Théâtre d'Avignon l'avait judicieusement accueillie, avant de lui confier à nouveau ce rôle en 2007 : un triomphe ! Et voilà les mille spectateurs conquis par la délicatesse d'Inva Mula, flamboyante dans son fourreau de velours carmin, après avoir été séduits depuis le début de la soirée par le cristal de sa voix et la justesse de ses interprétations.
Ne boudons pas notre plaisir et ne ménageons pas nos louanges. Louanges à l'orchestre d'abord : au cor solo (Eric Sombret) dans Bellini, aux cuivres, vents et cordes dans Donizetti, à la harpe (Serge Reynier) dans Bellini et Gounod, au violoncelle solo (Nicolas Paul) dans Verdi, aux tutti dans Massenet. L'Olrap a démontré une fois de plus ses qualités, malgré une épée de Damoclès toujours suspendue au-dessus de lui (le TGI le 16 décembre). Et cela malgré une direction a minima dans la première partie (un lumbago handicapant ?), miraculeusement compensée par Manon et Traviata, où le chef s'est révélé excellent, précis et souple à la fois, totalement investi, sachant se distribuer dynamiquement à tous les pupitres.
Les musiciens ont heureusement évité le risque «pompier» dans la marche militaire de La Fille du régiment, et dans l'ouverture de Carmen. Inva Mula, elle, avec une touchante simplicité, a endossé émotion poignante, légèreté mutine, pugnacité… Les ovations, longues, très longues, après «Les filles de Cadix» en bis – castagnettes débridées -, et reprise impromptue de Manon, ont largement montré l'admiration du public ; il flottait alors comme une âme sur la scène, de ces instants de grâce que la musique peut faire naître.
Crédit photographique : Inva Mula© DR
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Avignon. Opéra-Théâtre. 12-XII-2008. Vincenzo Bellini (1801-1835) : Norma, ouverture ; I Capuletti e i Montecchi, « Eccomi in lieta vesta ». Gaetano Donizetti (1797-1848) : Il Duca d’Alba, Romanza di Amelia ; La Fille du Régiment, ouverture ; Don Pasquale, « So anch’io la virtu magica ». Charles Gounod (1818-1893) : Faust, Ballade du roi de Thulée et Air des bijoux. Georges Bizet (1838-1875) : Carmen, prélude de l’acte III ; ouverture. Jules Massenet (1842-1912) : Manon, « Adieu, notre petite table » ; Thaïs, « Dis-moi que je suis belle ». Giuseppe Verdi (1813-1901) : Traviata, prélude de l’acte III ; « E strano ». Inva Mula, soprano. Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence, direction : Paolo Arrivabeni.