Zubin Mehta 1990, de l’archéologie du Concert du nouvel an

Dans le cadre de l'exploitation rigoureuse de ses plantureux fonds, DGG nous ressort le concert du nouvel an à Vienne en 1990. A cette occasion, Zubin Mehta faisait ses débuts au pupitre de cet événement mondial à la suite de Maazel, Kleiber, Karajan et Abbado ; méthode marketing garantie à l'époque des vaches grasses du disque classique.

Musicalement, le chef indien est assez alerte et n'est pas encore gagné par les excès de crème fouettée et de sucreries qui marqueront ses apparitions futures dans la valse viennoise. La machine viennoise tourne comme toujours à plein régime : les polkas filent, les galops foutent et les valses virevoltent avec luxe. Pourtant Mehta enclenche trop le pilote automatique et les différents morceaux manquent de caractérisation comme des Légendes de la forêt viennoises en manque de sortilèges et de sève pittoresque.

De son côté, Brian Large, éternel abonné des retransmissions en mondovision déploie son savoir faire pour enfoncer les portes de l'image d'Epinal de l'Autriche musicale avec ses fleurs à profusion et son public guindé à outrance. Le pire du spectacle résidant dans les ballets, il est d'ailleurs préférable de passer rapidement sur ce point tant les chorégraphies ont trop gardé leur «jus» fin des années 1980.

Certes, éditer un tel enregistrement présente des coûts financiers limités, mais ce coffret est à réserver aux collectionneurs forcenés des concerts du nouvel an en direct de Vienne après un réveillon trop arrosé. Les amateurs de frissons savent où trouver les trésors signés Kleiber et Karajan.