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Les entretiens Jazz/Pop/Rock
Parmi la multitude d'artistes qui rentrent dan le «star system» en se confondant dans le moule imposé par les majors, certains tiennent à garder leur personnalité et à créer la musique qu'ils aiment. Quitte à vivre au dépend des amis et des fans, leur volonté d'exister s'affirme au gré des rencontres et des voyages. C'est assurément le cas de Troy von Balthazar qui vient de sortir un album de très bonne qualité.
ResMusica a voulu en savoir un peu plus sur les origines et les aspirations de cet artiste, rare représentant des créateurs purs qui sillonnent encore les routes à la recherche de l'inspiration mais aussi d'une certaine reconnaissance.
ResMusica : Quelles sont vos origines et vos premiers liens avec la musique ?
Troy von Balthazar : Je suis né dans la forêt amazonienne, j'ai grandi en buvant le lait des guenons et des léopards. Ce qui me donne aujourd'hui cette grande souplesse et cette incroyable puissance sexuelle. La première musique que j'ai entendue était les sons des lézards dans la nuit chantant leurs belles chansons à la lune amazonienne.
RM : Parlez-nous de vos premiers pas en musique, votre premier groupe etc.
TvB : J'ai fait partie du groupe Chokebore pendant plusieurs années, nous avons commencé quand je suis parti pour Hawaï et que j'ai décidé de m'effacer du monde réel pour rester un enfant toute ma vie au travers de la musique. C'était un bon groupe et nous avons fait de la bonne musique, nous avons réalisé environ cinq albums, quelque chose comme ça. Je ne les ai jamais entendu mais les gens m'ont dit qu'ils étaient biens. J'ai commencé à chanter grâce au groupe, je jouais de la guitare mais comme personne ne voulait chanter, ils m'ont demandé de le faire alors j'ai dit «ok». J'ai essayé, ce n'était pas si mauvais. J'ai commencé par écouter ma voix au travers des chansons et j'ai essayé de la rendre plus forte. Mes références reste mon amour pour les compositions de David Bowie «Ziggy Stardust» et John Lennon «Plastic ono band». Je pense et continue à penser que ce sont les deux plus grands albums.
RM : Pourquoi un album solo ? Pouvez vous nous parler de la génèse de Troy von Balthazar ?
TvB : J'entendais différentes musiques dans ma tête et je savais que je devais partir seul et les enregistrer. Je veux faire des albums et écrire des bouquins. C'est tout ce que je veux faire dans la vie, albums et bouquins. Aussi, après avoir été dans un van avec trois autres mecs pendant 14 ans j'ai décidé que j'avais besoin de changement. Les chansons que j'avais en tête ont changé et sont devenus plus acoustiques et intimes. Chokebore était du post-rock, ou quelque chose comme ça, mais moi j'entendais une guitare acoustique et une personne seule dans une pièce vide, j'ai donc décidé de partir de mon propre chef. Maintenant, je voyage habituellement seul en train avec ma guitare à travers toute l'Europe. J'ai rencontré pas mal de gens très intéressants dans les trains et je me suis fait de nombreux nouveaux amis.
RM : Comment définissez vous votre style de musique ?
TvB : J'espère qu'il est bon et intense. Dire autre chose serait de la folie. Ce que je fais de mieux est ma musique. Les personnes qui l'entendent peuvent la définir et la juger. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je fais excepté que j'essaie d'être honnête et de retranscrire sur le papier ce que j'entends dans ma tête. Si vous voulez vraiment tenter de nommer les choses je dirais «sad-mutation music» … Chansons tristes qui sont étranges et personnelles.
RM : Après Hawaï, pourquoi avoir choisi de vivre entre Berlin et Los Angeles ?
TvB : J'ai aussi habité Paris l'année dernière et Montréal. Je n'ai pas de maison alors j'erre et me déplace d'un endroit à un autre. Cela fait quatre ans maintenant que je suis sans maison et que je vis dans la rue. J'ai de bons amis et des fans qui m'aident si je n'ai pas d'endroit où aller. J'ai une très grande chance. L'année dernière j'ai vécu à Paris, Montréal, Los Angeles, Grenade et Hawaï. Idéalement, j'espère qu'un jour ma musique sera capable de me rendre autonome financièrement et d'acquérir un appartement. Pour l'instant je reste le «Lone Rider of the apocalypse».
RM : Pouvez-vous nous parler de votre prochaine tournée et de votre futur album ?
TvB : Tournée, tournée, tournée … Enregistrer et mixer. Le prochain enregistrement est terminé et le troisième est déjà écrit. J'attends que l'industrie de la musique se préoccupe un peu de moi. Les temps sont drôles pour eux. Je suis en attente que se réalise ce nouvel album que j'ai enregistré. Je suis en pourparlers avec un label maintenant et j'espère que les choses vont se faire. On ne sait jamais … Être un musicien n'est pas un job stable, je ne le souhaiterais à aucun de mes ennemis !
RM : Pour terminer et mieux vous connaître, dites nous qui vous voudriez être si vous étiez …Un peintre ?
TvB : Ma mère … Elle a peint toute sa vie. Ces peintures étaient angoissantes et ultra étranges.
RM : Un politicien ?
TvB : aucun
RM : Un écrivain ?
TvB : Dylan Thomas, poète et alcoolique ou Charles Bukowski, poète et alcoolique … Je devrais peut-être boire plus !
RM : Une photographie ?
TvB : J'ai une photo de mon premier amour que je regarde à chaque fois que je veux ressentir de la douleur. J'ai aussi, toujours sur moi, une photo de ma machine à écrire pour me rappeler que je dois travailler dur et ne pas oublier sa beauté et mon objectif. C'est une très belle machine à écrire…