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Paris. Musée d’Orsay. 25-XI-2008. Anton Bruckner (1824- 1896) : Symphonie n°3 en ré mineur. Orchestre National de France, direction : Kurt Masur.
Démocratisation de la musique classique, tentative d'éveil des sens, le concept de concert dans la nef du Musée d'Orsay est une trouvaille de la fête de la musique. Aujourd'hui, cette idée mène une vie autonome et s'avère être un moment rafraîchissant de la vie musicale parisienne.
A voir ce monde ainsi massé, tendu vers la source du son, parfois assis, surtout debout dans un confort précaire, on se dit que la musique n'a pas de prix. Dans l'air, un mélange de curiosité, d'ingénuité et de rare patience accueille une symphonie de Bruckner. C'est la rencontre d'un chef-d'œuvre d'architecture et d'un grand chef – Kurt Masur – ça ne se manque pas.
Si l'acoustique n'est pas des plus parfaites, elle convient tout particulièrement à Anton Bruckner. Ses sonorités organiques, ses cuivres et basses puissantes s'y épanouissent et s'y perdent, comme dans une cathédrale. Dans cet immense écrin, la musique devient sculpture. Et Kurt Masur prend plaisir à jouer avec l'espace, adoptant des tempi qui nourrissent le son et l'expressivité (Adagio très bien mené, tout comme l'épisode pastoral du troisième mouvement). Une belle réussite, pavée de très belles interventions collectives et individuelles, structurée, et dont la qualité technique nous fait regretter une certaine timidité dans le caractère. Comme si on se méfiait des extrêmes que cela soit dans le lyrisme, le caractère dansant de l'Allegro ou les apogées «apocalyptiques» qui sont moins une tension expressive qu'une expansion sonore. Un rendez-vous qui, quoique sans cérémonie, laisse sur son passage un zeste de magie.
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Paris. Musée d’Orsay. 25-XI-2008. Anton Bruckner (1824- 1896) : Symphonie n°3 en ré mineur. Orchestre National de France, direction : Kurt Masur.