Jonas Kaufmannn à Garnier : Canti amorosi et Liebeslieder
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Paris. Palais Garnier. 09-XI-2008. Franz Liszt (1811-1886) : Tre sonnetti del Petrarca ; Benjamin Britten (1913-1976) : Seven sonnets of Michelangelo op. 22 ; Richard Strauss (1864-1949) : Schlichte Weisen op. 21 ; Sehnsucht op. 32 n° 2 ; Nachtgang op. 29 n° 3 ; Freundliche Vision op. 48 n° 1 ; Ich liebe dich op. 37 n°2 ; Quatre lieder op. 27. Jonas Kaufmann, ténor ; Helmut Deutsch, piano.
Deux langues dans ce récital, l'allemand et l'italien, et un thème unique, l'amour, ardent et raffiné dans les sonnets de Pétrarque, maniériste et douloureux dans ceux de Michel-Ange, tendre et joyeux dans les lieder composés par Richard Strauss à l'époque de son mariage.
Les magnifiques Sonnets de Pétrarque furent dédiés par Liszt au ténor italien Rubini (1794-1854), célèbre pour l'extension de son registre aigu. Jonas Kaufmann a chanté sans fléchir les notes aiguës alternatives, mais c'est surtout par l'incroyable variété des colorations vocales qu'il s'est montré un artiste exceptionnel, au point de faire oublier l'étrangeté de certaines sonorités émises de façon peu orthodoxe. En cela, il rappelle des artistes aussi distingués que Jon Vickers et plus encore, par son timbre, Ramon Vinay, qui chanta dans l'Otello de Verdi enregistré par Toscanini. Avec de tels noms, on est loin de Rubini, sans doute, mais l'artiste est fascinant, ce qui explique qu'il se soit imposé sur les plus grandes scènes du monde, alors que sa carrière au disque reste assez limitée.
Les Sonnets de Michel-Ange sont le premier cycle que Britten écrivit pour la voix de Peter Pears, en 1940. La splendeur vocale de Jonas Kaufmann tranchait heureusement avec le ton plus retenu des ténors anglais qui interprètent habituellement cette œuvre : son engagement permettait de passer outre l'hermétisme des poèmes, qui handicape ces pages au demeurant non dépourvues de beautés.
Dans le bouquet de lieder de Strauss, Jonas Kaufmann se montrait tout aussi exceptionnel, passant aisément de la simplicité des Schlichte Weisen et de l'héroïsme de Cécile à la poésie de Freundliche Vision et de Morgen !.
Helmut Deutsch, un des accompagnateurs les plus réputés de notre temps, a fait preuve tout au long du concert d'une autorité et d'une sensibilité parfaites, même si l'accompagnement fort riche de Liszt aurait gagné à un peu moins de discrétion.
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Crédit photographique : Jonas Kaufmann © Rex Features / DR
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Paris. Palais Garnier. 09-XI-2008. Franz Liszt (1811-1886) : Tre sonnetti del Petrarca ; Benjamin Britten (1913-1976) : Seven sonnets of Michelangelo op. 22 ; Richard Strauss (1864-1949) : Schlichte Weisen op. 21 ; Sehnsucht op. 32 n° 2 ; Nachtgang op. 29 n° 3 ; Freundliche Vision op. 48 n° 1 ; Ich liebe dich op. 37 n°2 ; Quatre lieder op. 27. Jonas Kaufmann, ténor ; Helmut Deutsch, piano.