Zar und Zimmermann, charmant opéra comique d’Albert Lortzing

Très populaires jusque dans l'après-guerre, les opéras comiques d'Albert Lortzing ont progressivement disparu des programmations au cours des années 1960/70. Ce n'est que très récemment que certains théâtres osent les proposer à nouveau dont l'Opéra de Cologne qui annonce un nouveau Wildschütz pour janvier 2009.

Pour qui veut se faire une idée de l'indéniable talent de Lortzing et du charme de ses œuvres, nous conseillons vivement cet enregistrement radiophonique de Zar und Zimmermann, datant de 1956, qui vient d'être réédité par le label suisse Relief. Sous la baguette experte et vivace du chef néerlandais Jan Koetsier, nous trouvons ici une distribution de toute première envergure. Le tsar est ainsi chanté par le jeune Hermann Prey, à quatre ans seulement de ses débuts professionnel. Avec la beauté de son timbre, l'élégance du phrasé et la qualité de sa diction, il est déjà un interprète idéal du rôle. A ses côtés, Kurt Böhme campe un irrésistible Van Bett, très en voix et à l'aise sur toute la tessiture du rôle, doté en plus d'un charme comique qui fait mouche même devant les micros d'une station radiophonique. Irmgard Jacobeit (dont les incursions dans le répertoire lyrique étaient fort rares) est une Marie jeune et lumineuse, Willy Hofmann un Peter Ivanov très convaincant, dans la meilleure tradition des Buffotenor à l'allemande. Nous regrettons enfin la brièveté du rôle du Marquis de Châteauneuf – son unique air est chanté avec grâce par le beau ténor lyrique Karl Terkal.

Les dialogues étant réduit au strict minimum, cet enregistrement peut être savouré même par un public non germanophone.