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Haydn ou les sept dernières paroles de Michael Lonsdale

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Fayence, église. 24-X-2008. Joseph Haydn (1732-1809)  : Les sept dernières paroles du Christ en croix. Michel Serres, texte. Quatuor Ysaÿe : Guillaume Sutre, violon ; Luc-Marie Aguera, violon ; Miguel da Silva, alto ; Yovan Markovitch, violoncelle. Michael Lonsdale, récitant.

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Passionné d'un Dieu miséricordieux, il a pu dans la première écriture des Sept dernières paroles, laisser libre cours à sa méditation, déployant par sa virtuosité le sens même des Ecritures. Page d'exégèse à elle seule l'interprétation d'une telle œuvre prête elle-même à l'exégèse. C'est ce à quoi nous avons assisté ce vendredi soir en l'église de Fayence. Il fallait la virtuosité, mais aussi l'intelligence du texte haydenien du pour rendre à Dieu ce qui est Dieu sans rien perdre de ce qui est à Haydn. De fait, même s'il aura fallut attendre le quatrième mouvement, pour que le quatuor qui semblait se chercher finisse par retrouver cette communion qu'on lui connaît, l'interprétation fut à la hauteur de l'hommage de Haydn. Si avec H. v. Balthazar, nous considérons que la vérité est symphonique alors nous étions ce soir là non pas face, mais plongé dans une page de vérité, que derrière sa barbe vénérable prononçait in persona Dei.

Si la teneur théologique du texte de Michel Serres, ne reprenait pas toujours le contenu exprimé par la foi du compositeur autrichien, le , pour sa part a su nous livrer toute la profondeur de la rhétorique de Haydn. Sous leurs archers d'une finesse empreinte de mystère et de respect, la Vierge n'était plus au pied de la croix éprouvée par les douleurs d'une mère éplorée, mais par celle de l'enfantement. L'enlacement des lignes mélodiques dans la sobriété du quatuor rendait plus éloquente cette double acceptation et donation de la Mère et du disciple bien aimé, pour dans une fraîcheur printanière se révéler être l'aurore d'une nouvelle vie. Comme l'optimisme de Haydn y invite, l'interprétation du su mettre en évidence l'impossible victoire de la mort. Au rythme des staccatos, le Christ haletant, omniprésent transporta littéralement à travers toute l'œuvre un public qui désormais respirait avec lui pour en lui s'envoler dans son dernier souffle. Si enfin, le tremblement de terre du quatuor n'a pas la puissance dramatique de l'oratorio, il fut certainement ce soir là la plus belle expression de virtuosité d'un quatuor dont l'équilibre et l'unité saisit dans sa fougue toute l'orfèvrerie de Haydn en libérant non seulement les morts de leurs tombeaux, mais la définitive victoire de la grandeur d'un Dieu miséricordieux, source de l'inspiration la plus profonde de Haydn, enveloppé par le regard d'un , icône de ce Dieu bienveillant, tout droit sorti d'un tableau de Michel Ange.

Crédit photographique : © DR

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Fayence, église. 24-X-2008. Joseph Haydn (1732-1809)  : Les sept dernières paroles du Christ en croix. Michel Serres, texte. Quatuor Ysaÿe : Guillaume Sutre, violon ; Luc-Marie Aguera, violon ; Miguel da Silva, alto ; Yovan Markovitch, violoncelle. Michael Lonsdale, récitant.

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