La première pierre d’une intégrale Widor par Olivier Vernet
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Charles-Marie Widor (1844-1937) : Symphonie n°4 en fa mineur op. 13 n°4 ; Symphonie n°6 en sol mineur op. 42 n°2. Olivier Vernet au grand orgue Aristide Cavaillé-Coll de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. 1 CD Ligia Digital Code barre : 348754990932, enregistré en avril 2008, livret très documenté de 40 pages par John R. Near, bilingue français/anglais. Durée totale : 63’04’’
Ligia DigitalEnregistré pour fêter la très récente restauration du grand orgue de la cathédrale d'Orléans, ce volume I consacré à l'œuvre pour orgue de Charles-Marie Widor est une réussite. Dès les premiers accords interrogatifs de la Symphonie n°4, nous sommes saisis par une ambiance, une acoustique, une force évidente qui nous enveloppe. Nous retrouvons à la fois avec bonheur, Olivier Vernet dans le répertoire symphonique français, et l'orgue d'Orléans, jadis magnifié au disque avant restauration, par Marie-Claire Alain ou Wolfgang Rübsam. Il aborde ces œuvres avec un mélange de fougue et de maturité, tout en restant sobre et très inspiré. Désormais, cet orgue, finalement peu modifié depuis Cavaillé-Coll, a retrouvé son intonation juste que les ans (et les hommes parfois) avaient quelque peu gommée. L'orgue est en gloire, au service d'une bien belle musique, savante et attrayante, et que l'on se plait encore à re-découvrir. Il est heureux d'écouter dans la Symphonie n°4, habituellement très peu jouée, l'andante cantabile sur les ondulants du récit, avec intervention très orchestrale de la flûte harmonique du grand orgue. A l'origine ce mouvement écrit pour un concerto pour piano, sera rajouté plus tard par Widor dans cette symphonie, entre une fugue et un scherzo éblouissant : celui-ci, digne de Beethoven, se décline à vive allure sur les flûtes, y compris celles de pédale en huit pieds dans l'aigu, d'un effet saisissant, avant l'arrivée du trio sur le hautbois du récit. La Symphonie n°6, plus connue, surtout par son premier mouvement, (une des grandes réussites de Widor), est abordée ici avec panache, on pense à une géniale «espagnolade», avec ses rythmes prononcés et accents appuyés. On ne sait qui de Widor, Vernet ou du Cavaillé-Coll est le plus heureux dans cette joute musicale : sans aucun doute les trois, pour faire de cette rencontre au sommet une interprétation de référence.
N'oublions pas John R. Near qui signe un texte remarquable et instructif sur Widor et ses symphonies, souvent remaniées, et dont il a dirigé la nouvelle édition paru aux USA chez A-R Editions Inc, faisant la synthèse de quelques huit éditions antérieures et toutes différentes ! Olivier Vernet utilise à cette occasion cette nouvelle édition des œuvres d'orgue, qui propose ainsi, les alternatives et différentes étapes de leur composition. Félicitons également Bernard Hurvy, facteur d'orgues, pour le travail remarquable et respectueux de restauration réalisé sur l'orgue d'Orléans, et Eric Baratin, qui a su le capter dans toute sa vérité et sa plénitude sonore. Une des plus belles cathédrales de France possède à nouveau un orgue exceptionnel, qui espérons le, suscitera de nouveaux enregistrements, il le mérite.
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Charles-Marie Widor (1844-1937) : Symphonie n°4 en fa mineur op. 13 n°4 ; Symphonie n°6 en sol mineur op. 42 n°2. Olivier Vernet au grand orgue Aristide Cavaillé-Coll de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. 1 CD Ligia Digital Code barre : 348754990932, enregistré en avril 2008, livret très documenté de 40 pages par John R. Near, bilingue français/anglais. Durée totale : 63’04’’
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