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Paris. Cité de la Musique. 17-IX-2008. Wolfang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opéra en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Version de concert. Avec : Guylaine Girard, Fiordiligi ; Marie Lenormand, Dorabella ; Virginie Pochon, Despina ; John Bellemer, Ferrando ; Edwin Crossley-Mercer, Guglielmo ; Luciano Di Pasquale, Don Alfonso. Chœur de l’Opéra de Rouen (chef de chœur : Gildas Pungier), Orchestre de l’Opéra de Rouen, direction : Oswald Sallaberger.
En ouverture de sa nouvelle saison et d'un cycle «1789» consacré aux musiques de la Révolution, la Cité de la Musique donnait en concert un Così tout droit venu de Rouen.
A contre-courant de l'actuelle doxa baroqueuse, la lecture très classique du directeur musical de l'Opéra de Rouen surprend avec des tempi bien lents dans lesquels s'enlisent d'interminables quintette «Di scrivermi ogni giorno» et trio «Soave sia il vento». On aimerait souvent plus d'urgence, mais on apprécie la poésie et la légèreté d'Oswald Sallaberger, le soyeux des cordes de sa phalange. Côté bois et cuivres – si importants dans Così fan tutte – les pupitres ne sont pas virtuoses ; côté chœurs, la discrétion est de mise.
Même si la plupart de ces réserves tendent à s'estomper en deuxième partie de soirée, notre enthousiasme était en majeure partie suscité par la réunion d'une excellente équipe. Mis à part Luciano Di Pasquale, Alfonso bonhomme qui n'a rien d'inquiétant et plus routinier vocalement, la distribution est impeccable. Guylaine Girard déjoue avec brio les nombreux pièges du rôle et s'ancre véritablement dans le sol pour faire un sort à ses airs de bravoure. Marie Lenormand découvre un très joli timbre de mezzo, fruité et séduisant. La voix est bien menée et l'interprète attachante. Edwin Crossley-Mercer confirme les promesses d'Aix. La technique du baryton – phrasé élégant, italianità, legato parfait – ne le cède en éclat qu'à la beauté du timbre. John Bellemer découvre lui aussi un beau potentiel, candide Ferrando à qui il ne manque plus qu'un peu d'assurance dans le passage au registre supérieur. Enfin, même en concert, Virginie Pochon brûle les planches et s'inscrit, impertinente et malicieuse, dans la grande tradition des valets bouffe du XVIIIe siècle. On en oublierait presque, tant elle est drôle, que la voix est fort belle et bien menée et que ses mimiques ne ternissent en rien son chant.
Crédit photographique : Virginie Pochon © DR
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Paris. Cité de la Musique. 17-IX-2008. Wolfang Amadeus Mozart (1756-1791) : Così fan tutte, opéra en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte. Version de concert. Avec : Guylaine Girard, Fiordiligi ; Marie Lenormand, Dorabella ; Virginie Pochon, Despina ; John Bellemer, Ferrando ; Edwin Crossley-Mercer, Guglielmo ; Luciano Di Pasquale, Don Alfonso. Chœur de l’Opéra de Rouen (chef de chœur : Gildas Pungier), Orchestre de l’Opéra de Rouen, direction : Oswald Sallaberger.