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Verbier. Salle Médran. 30-VII-2008. Franz Schubert (1797-1821) : Fischweise, Abschied, Rastlose Liebe. Johannes Brahms (1833-1879) : Gang zum Liebsten, Therese, Von ewiger Liebe. Erich Korngold (1897-1957) : Fünf Lieder op. 38 (1, 2). Richard Wagner (1813-1883) : Siegfried-Idyll (3). Samuel Barber (1910-1981) : Knoxville : Summer of 1915 op. 24 (3, 4). Angelika Kirchschlager (1), Measha Brueggergosman (4), chant. Simon Lepper (2), piano. UBS Verbier Festival Chamber Orchestra (3), direction, Gábor Takács-Nagy.
Verbier Festival & Academy 2008
Annoncé comme l'un des moments forts de cette édition 2008 du Festival de Verbier, le concert de la soirée a été sensiblement modifié par la subite indisposition de la soprano Barbara Bonney qui devait chanter en compagnie d'Angelika Kirschlager une série de duos de Mendelssohn, Schumann, Chausson, etc.
Un seul être vous manque et…le concert s'en trouve bouleversé ! Angelika Kirchschlager a donc présenté une première partie faite d'un récital de lieder concocté dans l'urgence pendant les quelques heures qui séparaient la mezzo et le pianiste accompagnateur de leur entrée en scène. Si Abschied de Schubert révèle une chanteuse parfaitement centrée sur le phrasé où son chant mezza-voce faisant merveille, c'est dans les trois lieder de Brahms que la mezzo enchante le plus. Plus ingrats, les lieder de Korngold n'eurent pas l'heur d'électriser un public ne pouvant apprécier la finesse de cette partition à cause du bruit de la pluie s'abattant subitement sur la tente du festival. S'il faut reconnaître qu'il est bien difficile de chauffer une salle de concert avec un simple récital de chant, il est aussi vrai que, si la chanteuse s'est offerte avec générosité, jamais ses interprétations n'ont été transcendantales ni chargées de grandes émotions. Sa notoriété et son charisme ont fait le reste sur un public qui malgré tout reste un peu sur sa faim.
Sans autre changement que la soliste interprétant la pièce pour soprano et orchestre de Samuel Barber, la seconde partie du concert est inchangée par rapport au programme initial. En introduction, la formation de chambre de l'UBS Verbier Festival Orchestra sous la direction de Gábor Takács-Nagy joue un Siegfried-Idyll de Wagner d'une très grande pureté orchestrale. Si pure que le goût en est insipide. Rien ne dépasse. Tout est admirablement léché. Pourtant, si les intonations, les forte, les pianissimos sont tout à fait en place, le chef et son ensemble ne racontent rien de cette musique.
La soprano noire américaine Measha Brueggergosman remplace donc Barbara Bonney dans le Knoxville de Samuel Barber. Souriante, totalement décontractée, les pieds nus que couvrent à peine une magnifique robe noire profondément échancrée, la soprano tente de réveiller un public trop sage dans un chant magnifiquement éclatant. Peine perdue, l'orchestre retenu par un chef plus soucieux de la note que de l'esprit n'arrive pas à se libérer. Et le concert s'achève sur les superbes aigus (qui ne sont pas sans rappeler ceux de son illustre prédécesseur, Leontyne Price) de cette star du chant dont le succès de ses prestations au Festival de Verbier n'est pas prêt d'être oublié.
Voir notre article du Verbier Festival & Academy 2005 : Measha Brueggergosman : A star is born.
Crédit photographique : photo © Mark Shapiro
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Verbier. Salle Médran. 30-VII-2008. Franz Schubert (1797-1821) : Fischweise, Abschied, Rastlose Liebe. Johannes Brahms (1833-1879) : Gang zum Liebsten, Therese, Von ewiger Liebe. Erich Korngold (1897-1957) : Fünf Lieder op. 38 (1, 2). Richard Wagner (1813-1883) : Siegfried-Idyll (3). Samuel Barber (1910-1981) : Knoxville : Summer of 1915 op. 24 (3, 4). Angelika Kirchschlager (1), Measha Brueggergosman (4), chant. Simon Lepper (2), piano. UBS Verbier Festival Chamber Orchestra (3), direction, Gábor Takács-Nagy.