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Montpellier, Opéra-Berlioz. 18-VII-2008. Boris Blacher (1903-1975) : Variations sur un thème de Paganini op. 26 ; Ottorino Respighi (1879-1936) : Cinq Etudes-Tableaux d’après Rachmaninov ; Anatoli Liadov (1855-1914)  : Kikimora, légende symphonique op. 43 ; Jean Sibelius (1865-1957) : Concerto pour violon et orchestre en ré mineur op. 47. Vadim Repin, violon ; Orchestre Philharmonique de l’Oural, direction : Dmitri Liss.

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Festival de Radio-France et Montpellier Languedoc-Roussillon

Pour cette deuxième soirée symphonique du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon au Corum, son directeur René Kœring avait invité l', une phalange encore peu connue en France même si elle s'est déjà produite il y a quelques années à la Roque d'Anthéron et aux Folles journées de Nantes. Dirigé ce soir avec beaucoup d'élégance par son chef principal , cet orchestre russe crée en 1936 avait à ses côtés l'immense violoniste pour l'interprétation du Concerto de Sibelius : un programme et une tête d'affiche qui avaient attiré un public nombreux et fervent dans les murs du Corum.

La première partie de la soirée était entièrement symphonique avec, pour débuter, l'œuvre d'un compositeur fort peu joué, . Né en Chine, de famille russe, il s'installe à Berlin à l'âge de 19 ans et mènera, après ses études, une activité de compositeur et de pédagogue très renommé. Ces Variations sur un thème de Paganini composées en 1947 qu'avait choisi de diriger relèvent d'une écriture puissamment architecturée mettant à l'œuvre les ressorts de la variation amplificatrice sur un thème qui n'en conserve pas moins sa verve originelle. La partition valorise d'emblée la discipline exemplaire et la cohésion des pupitres de l'orchestre rendant compte avec précision des subtilités rythmiques et de l'originalité métrique qui s'exercent au sein de l'écriture. Seul bémol à cette superbe entrée en matière, la fâcheuse corde qui casse dans les toutes premières secondes du concert alors que le super soliste doit se lancer sans ménagement et totalement «à découvert» dans l'exposition du thème du Caprice op. 1 n°24 en la mineur de Paganini !

Le choix des Cinq Etudes-Tableaux d'après Rachmaninov d' – une commande de Koussevitzky et de l'orchestre de Boston faite en 1931 au compositeur italien – flatte le sens du pittoresque et des contrastes de dynamiques que sait faire jaillir de son orchestre. Rachmaninov avait proposé à Respighi, en vue de son orchestration, des titres suggestifs à chacun de ses tableaux qui rangent désormais cette œuvre dans le genre de la musique à programme : La foire, Le petit Chaperon rouge et le loup, Marche orientale sont superbement évoqués par un orchestre rutilant qui manque par contre de souffle expressif et de nuances dans sa palette de couleurs pour des pièces plus en finesse comme La mer et les mouettes ou Marche funèbre.

Après le très bref Kikimora du compositeur russe rajouté bien inutilement au programme de la deuxième partie, fait enfin son entrée en scène pour l'interprétation d'une œuvre qui reste toujours un défi tant pour le soliste que pour l'orchestre. On retrouve, dans le premier mouvement, l'ampleur et la souveraine maîtrise – justesse, netteté et grâce – du jeu d'un Repin qui ne semble cependant pas mû ce soir par»le feu sacré». Cette impression se confirme dans un deuxième mouvement sans grande intensité émotive n'était cette divine sonorité que le violoniste sait tirer de son archet et qui nous suspend à son geste. Il retrouve sa belle fulgurance dans le troisième mouvement mais des dissensions entre soliste et orchestre altèrent la cohésion d'ensemble laissant, au final, un sentiment quelque peu mitigé quant à cette prestation.

Un bis bienvenu ramenant l'humour et les excentricités de Paganini qui s'attaque malicieusement au thème du Carnaval de Venise noue pour finir une parfaite complicité entre l'orchestre et le soliste.

Crédit photographique : © Mikhail Vaneev

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