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Le Comte Ory à Stuttgart, travail d’équipe

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Stuttgart, Staatsoper. 4-VII-2008. Gioachino Rossini (1792-1868) : Le Comte Ory, opéra en 2 actes sur un livret d’Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson. Mise en scène et décors : Igor Bauersima. Costumes : Johanna Lakner. Lumières : Reinhard Traub. Vidéo: Georg Lendorff. Avec : Angelo Scardina, Comte Ory ; Ina Kancheva, Comtesse Adèle ; Tina Hörhold, Isolier ; Ezgi Kutlu, Ragonde ; Adam Kim, Raimbaud ; Matias Tosi, Gouverneur ; Yuko Kakuta, Alice. Chœur du Staatsoper (chef de chœur : Johannes Knecht), Orchestre du Staatsoper, direction : Enrique Mazzola.

L'opéra d'état de Stuttgart propose depuis mai une nouvelle production du Comte Ory. C'est toujours avec plaisir que l'on retrouve cet opéra comique étrangement peu représenté, pourtant l'un des chefs-d'œuvre de Rossini.

Le metteur en scène Igor Bauersima a déplacé l'action de nos jours. Le premier acte se situe dans une fête foraine. Le décor est réduit au minimum : les clients entrent et sortent de certaines attractions cachées sous des lamés dorés. Le fond de scène est occupé par un polygone tournant couvert d'une surface réfléchissante qui fait penser à ces « palais de verre » ou autre labyrinthe que l'on trouve dans les fêtes foraines. La mise en scène place donc l'intrigue sous le signe du leurre, du miroir aux alouettes. Le Comte Ory n'est-il pas celui qui, sous sa fausse identité d'ermite, au premier acte, ou de bonne sœur, à l'acte II, détourne la religion pour séduire et tromper, les femmes en général, la comtesse Adèle en particulier?

Au deuxième acte, nous nous retrouvons dans une luxueuse villa qui tire vers le club de gym ou « fitness center » féminin dernier cri. Le décor est blanc, les lamés sont devenus argentés. Le lieu est équipé de sa piscine (la fosse d'orchestre) et de la technologie de pointe, à commencer par la télécommande qui permet de changer l'éclairage ou les fonds d'écran. La mise en scène n'est pas désopilante et s'en tient à une lecture assez sage; à un livret déjà comique et légèrement grivois, s'ajoutent quelques gags : le page Isolier, transi d'amour pour Adèle et bouquet en main se prend le pied droit dans un seau au moment-même où il souhaitait faire bonne figure devant sa belle. Deux charmantes jeunes femmes traversent la scène à plusieurs reprises, qu'elles soient vêtues en danseuses du Lido égarées sur scène ou en accortes baigneuses après l'entracte. Clin d'œil du metteur en scène aux aléas de la technologie, la domotique se détraque parfois, comme lorsque la télécommande ne contrôle plus le lever de rideau de scène au début de l'acte II!

L'orchestre et le chœur remplissent leur mission avec correction sous la direction équilibrée de . Le spectateur francophone regrette toutefois que l'articulation du texte par les choristes laisse à désirer, reproche que l'on peut étendre à tous les solistes. Les seconds rôles de Ragonde et Alice sont de bonne tenue. Sans être indigne, la prestation de Matias Tosi dans le rôle du gouverneur à la recherche de son mauvais garnement d'Ory manque d'éclat: les graves sonnent creux, le trille est aux abonnés absents, comme trop souvent chez les voix graves. Adam Kim et Tina Hörhold dessinent respectivement un Raimbaud et un page Isolier crédibles dans leur jeu et bien chantants. Deux jeunes chanteurs assurent les rôles périlleux de la comtesse Adèle et du comte Ory. Rossini n'a pas lésiné sur les prouesses qu'il attend de ces rôles principaux. Ina Kancheva, svelte et menue, joue avec conviction ; ses variations dans les reprises sont les bienvenues, mais le timbre est un peu métallique et les aigus sonnent fixes et légèrement indurés. Le seul reproche qu'on peut adresser au comte Ory d' Angelo Scardina est de manquer d'aisance dans les passages de vélocité, mais il assure avec brio sa partie et ne faillit devant aucun suraigu, pourtant fort nombreux.

On retiendra de ce sympathique Comte Ory un solide travail d'une troupe homogène de chanteurs impliqués.

Crédit photographique : Irina Kancheva (Adèle) © Martin Sigmund

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Stuttgart, Staatsoper. 4-VII-2008. Gioachino Rossini (1792-1868) : Le Comte Ory, opéra en 2 actes sur un livret d’Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson. Mise en scène et décors : Igor Bauersima. Costumes : Johanna Lakner. Lumières : Reinhard Traub. Vidéo: Georg Lendorff. Avec : Angelo Scardina, Comte Ory ; Ina Kancheva, Comtesse Adèle ; Tina Hörhold, Isolier ; Ezgi Kutlu, Ragonde ; Adam Kim, Raimbaud ; Matias Tosi, Gouverneur ; Yuko Kakuta, Alice. Chœur du Staatsoper (chef de chœur : Johannes Knecht), Orchestre du Staatsoper, direction : Enrique Mazzola.

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