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Giuseppe Tartini (1692-1770). Sonates pour violon seul XVII en ré majeur ; XXIV en ré majeur ; XIII en si mineur ; en la mineur ; II en si mineur ; « Solitario Bosco ombroso », poème de Paolo Rolli mis en musique par l’auteur et par Tartini ; Airs anonymes. Chiara banchini, violon ; Patrizia Bovi, voix. 1 CD Zig-Zag territoires ZZT080502. Code-barres : 3 760009 291706. Enregistré du 13 au 17 mars 2006 dans l’église St Michael Church (Paris 8e) et le 3 décembre 2007 dans l’église St Marcel (Paris 5e). Texte de présentation : français, anglais. Poèmes et sonnets traduits en français et anglais. Durée : 68’45

 
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Sa faculté critique aiguisée par l'exercice délicat du théoricien de l'harmonie, Tartini entendit des sons que beaucoup croyaient muets. Mais que serait la science sans l'inspiration ? Tel vers de Pétrarque ou de Métastase, élu, médité, inscrit en tête de certaines partitions par le musicien, lui permit, par le caractère déterminant des passions, de donner dans une forme tangible une issue aux recherches liées à une interrogation permanente face au mystère des liens entre dimensions physique et mystique du son.

Cette démarche originale exige, pour être pleinement appréciée de nos jours dans tout son esthétisme et sa force poétique, plus encore qu'une richesse de documentation, de commentaires et de notes : une véritable mise en scène par l'agencement harmonieux et suggestif d'éléments iconographiques, narratifs et musicaux. Entreprise réussie au delà de toute espérance par l'éditeur Zig-Zag Territoires.

D'airs en sonates, vous serez ainsi troublé puis charmé par l'éloquente et subtile progression, étudiée afin de vous sensibiliser à la vocalità de l'Art du maître de Padoue, présente en chaque modulation, audible jusque dans l'absolu de ces silences habités, de ce vibrato mélancolique dont il fut l'inventeur, de ces doubles cordes à l'expressive rugosité et autres sortilèges rattachés à ce fil d'Ariane entre scènes vocales et instrumentales : la simple beauté des lignes mélodiques, reflet de la veine populaire vénitienne rendue légendaire par ces fameux chants de gondoliers sur des vers du Tasse ou de l'Arioste, restitués ici avec leur tons lumineux par Patrizia Bovi et dont l'enchanteur violon de capture et prolonge, selon l'idéal du compositeur, le mouvement capricieux, la fantaisie et ce « quelque chose d'indicible qui vous émeut aux larmes » (Gœthe).

Tartini érigea son édifice consacré au violon sur les fondements de l'imitation de la voix pour laquelle il n'écrivit que peu, tel ce rare « Solitario bosco ombroso », poème de Paolo Rolli initialement mis en musique par son auteur. Le chant du violon se suffisait à lui-même pour créer un monde autour de la puissance évocatrice des mots, s'inspirant de leur musique concrète avant de s'élever au-delà… L'alternance de pièces pour voix ou violon solo rend justice à cette double dimension : continuité, émancipation.

Harmonie telle élut pour confidentes deux messagères dévoilant le caractère mystique et irrationnel de ces œuvres et dont la respiration semble dissoudre la barre de mesure, telle une résurgence de chant grégorien, libérée de toute contingence matérielle. Le charme pénétrant de leur interprétation parvient à vous emmener dans ces lieux où l'on aimait, chantait… et composait.

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Giuseppe Tartini (1692-1770). Sonates pour violon seul XVII en ré majeur ; XXIV en ré majeur ; XIII en si mineur ; en la mineur ; II en si mineur ; « Solitario Bosco ombroso », poème de Paolo Rolli mis en musique par l’auteur et par Tartini ; Airs anonymes. Chiara banchini, violon ; Patrizia Bovi, voix. 1 CD Zig-Zag territoires ZZT080502. Code-barres : 3 760009 291706. Enregistré du 13 au 17 mars 2006 dans l’église St Michael Church (Paris 8e) et le 3 décembre 2007 dans l’église St Marcel (Paris 5e). Texte de présentation : français, anglais. Poèmes et sonnets traduits en français et anglais. Durée : 68’45

 
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