Brigitte Engerer & Boris Berezovsky, une Nuit à l’Opéra
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Paris, salle Pleyel. 20-VI-2008. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée K. 620 – Ouverture, transcription pour deux pianos de Ferruccio Busoni. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : La Belle au bois dormant op. 66 – suite, transcription pour piano à quatre mains de Sergueï Rachmaninov ; Casse-Noisette op. 71 – suite, transcription pour deux pianos de Nicolas Economou. Alexandre Borodine (1833-1887) : Danses polovtsiennes – extraites du Prince Igor, transcription pour piano à quatre mains de Nikolaï Sokolov. Franz Liszt (1811-1886) : Mephisto Waltz n°1 pour deux pianos S. 599/2 ; Réminiscences de Don Juan pour deux pianos S. 656. Brigitte Engerer & Boris Berezovsky, pianos.
Brigitte Engerer et son partenaire Boris Berezovsky sont tous deux de grands pianistes aux carrières internationales fulgurantes, collaborant avec les plus grands orchestres et les chefs les plus renommés du monde entier. Ce soir là, ils se sont produits ensemble, à deux pianos comme à quatre mains, dans un répertoire inspiré de l'art lyrique.
La Flûte enchantée étant connue de tous, cette transcription pour deux pianos est une version sophistiquée de Mozart, peu flatteuse et sans grand intérêt. Tchaïkovski s'en suivit avec deux de ses ballets, La Belle au bois dormant pour quatre mains et Casse-Noisette pour deux pianos. Dès l'Introduction de ce premier, une rare complicité s'installa entre les deux pianistes et s'intensifia dans le second par des couleurs intenses, un souci du détail et de la beauté même de l'œuvre, le tout dans une parfaite osmose. Jamais l'esprit de Tchaïkovski n'a été aussi honoré que ce soir là. Après le monde féérique de l'enfance, ce fut l'éclat des Danses polovtsiennes de Borodine. Cet extrait du Prince Igor garda sa puissance éblouissante grâce une transcription pour piano à quatre mains fidèle au texte orchestrale d'origine mais surtout par la passion de Brigitte Engerer et de Boris Berezovsky qui ont offert une interprétation puissante et éblouissante. Du grand art.
La célèbre Mephisto Waltz de Liszt fut ensuite interprétée. Alors que l'œuvre pour piano seul est une épreuve technique d'une difficulté terrifiante, celle pour deux pianos met en avant l'histoire de Méphisto et l'écriture de Liszt dans un subtile dialogue entre les deux instruments, libéré de la contrainte d'un seul clavier. Brigitte Engerer et Boris Berezovsky firent montre de l'étendu de leur génie respectif dans une aisance technique aberrante et un son uni d'une puissance incontestable. Et pour finir avec brillo, ils interprétèrent la Réminiscence de Don Juan. Cette œuvre puise dans un réservoir de thèmes évidemment magnifiques, ce qui la rend plus intéressante que plusieurs autres basées sur des opéra à la mode. Ce fut époustouflant. Acclamés par un publique déchainé, les deux pianistes, en grande forme malgré un programme lourd, ont offert deux bis dont La Valse pour deux pianos de Khatchaturian.
Crédit photographique : Boris Berezovsky © David Crookes, Brigitte Engerer © Anton Solomoukha
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Paris, salle Pleyel. 20-VI-2008. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : La Flûte enchantée K. 620 – Ouverture, transcription pour deux pianos de Ferruccio Busoni. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : La Belle au bois dormant op. 66 – suite, transcription pour piano à quatre mains de Sergueï Rachmaninov ; Casse-Noisette op. 71 – suite, transcription pour deux pianos de Nicolas Economou. Alexandre Borodine (1833-1887) : Danses polovtsiennes – extraites du Prince Igor, transcription pour piano à quatre mains de Nikolaï Sokolov. Franz Liszt (1811-1886) : Mephisto Waltz n°1 pour deux pianos S. 599/2 ; Réminiscences de Don Juan pour deux pianos S. 656. Brigitte Engerer & Boris Berezovsky, pianos.