Janine Jansen et Itamar Golan, tout feu, tout flamme
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Saint-Denis. Légion d’Honneur. 22-VI-1008. Dimitri Chostakovitch (1906- 1975) : Sonate pour violon et piano op. 134 ; Ludwig van Beethoven (1770- 1827) : Sonate pour violon et piano n°9 en la majeur « à Kreutzer » op. 47. Janine Jansen, violon. Itamar Golan, piano.
Le cadre superbe et intimiste de la Légion d'Honneur investi par le Festival de Saint-Denis a accueilli la violoniste hollandaise Janine Jansen et le pianiste Itamar Golan dans un petit récital en forme de bijou.
Comme pour prendre le pouls, c'est avec la plus imposante des deux pièces présentées que débute le concert : Chostakovitch. L'univers installé par les deux solistes oscille avec intelligence entre l'éther et les enfers. Ils savourent un Andante retenu et des sonorités embrumées qui jamais ne perdent de la matière dans le premier mouvement. Puis déchaînent un aplomb endiablé et une virtuosité chancelante dans l'Allegretto. Le dernier mouvement est, lui, traversé par un souffle inextinguible : la tension est maintenue de bout en bout et le violon nourrit un legato sans marges magnifié par un instrument exceptionnel (Stradivarius « Barrere », 1722). Impétueux, le duo s'électrise dans cette partition vécue à fleur de peau.
Dans la sonate « à Kreuzer » la jeune violoniste (29 ans) brille avec une grande pureté et la complicité magnétique du binôme semble atteindre son apogée. Une légèreté souveraine règne sur ses pages où, dès l'énonciation de la première phrase, s'installent noblesse et créativité. La violoniste, inspirée par un pianiste hors pair, déborde d'une virtuosité jubilatoire et d'un tempérament exubérant. Les changements impromptus de caractère tout comme les subtiles transitions sont amenés avec une précision enivrante. Au pittoresque du premier mouvement succède un thème et variation au lyrisme profondément partagé. Le phrasé s'y élève généreux et exalté malgré un tempo un peu rapide. Tout comme le dernier mouvement, il affiche une aisance technique sans complexe. Il n'y a pas que la sobriété qui aille si bien à Janine Jansen.
Energie volcanique et sensibilité sont les chevaux de bataille de cette jeune violoniste qui manquait à la scène parisienne depuis longtemps.
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 13 juillet 2008 à 9h
Crédit photographique : Janine Jansen © Felix Brœde
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Saint-Denis. Légion d’Honneur. 22-VI-1008. Dimitri Chostakovitch (1906- 1975) : Sonate pour violon et piano op. 134 ; Ludwig van Beethoven (1770- 1827) : Sonate pour violon et piano n°9 en la majeur « à Kreutzer » op. 47. Janine Jansen, violon. Itamar Golan, piano.