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Franck Bedrossian (né en 1971) : Charleston pour 15 musiciens ; L’usage de la parole pour violoncelle, clarinette et piano ; Digital pour contrebasse, percussion et électronique ; La solitude du coureur de fond pour saxophone alto ; Transmission pour basson et électronique. Jérôme Desbazelle, clarinette ; Florian Lauridon, violoncelle ; David Chevalier, piano ; Jérôme Laran, saxophone ; Brice Martin, basson ; Yann Dubost, contrebasse ; Robin Meier et Benjamin Tigpen, réalisation informatique musicale ; Ensemble Itinéraire ; direction Marc Foster. Sismal record SR 003 ; DDD ; 3 700266 839907 ; enregistré dans les studios de Radio France en 2007 ; notice Français/Anglais ; 50’05.
Sismal RecordsVoilà une première monographie très attendue de Franck Bedrossian (coproduite par l'Académie de France à Rome et Radio France) venant rendre compte, au terme du séjour du compositeur à la Villa Medicis, d'un travail de plusieurs années puisque, parmi les cinq pièces de cet album, figure l'œuvre qu'il considère comme son opus 1, L'usage de la parole, trio pour clarinette, violoncelle et piano de 1999.
Le choix judicieux de formations toutes différentes, du solo à l'orchestre de chambre, de la lutherie traditionnelle au dispositif électronique permet d'apprécier sous toutes ses facettes un univers sonore que Bedrossian entend bien façonner selon son désir et la pensée singulière qui l'anime.
Cette formidable déflagration couvrant la première minute du CD en est la preuve manifeste, le geste d'un musicien aux prises avec l'énergie du son qu'il aime faire jaillir au départ de l'œuvre avant d'en détailler les composantes. Seule pièce dirigée de cet enregistrement – Marc Foster et l'Ensemble Itinéraire y déploient une virtuosité stupéfiante – Charleston (2005-2007) captive par son invention sonore débridée et la frénésie jubilatoire de l'écriture instrumentale que Bedrossian va progressivement conduire à l'excès jusqu'à la fissure fatale.
De telles audaces sont déjà totalement assumées dans l'œuvre inaugurale d'un catalogue comptant à ce jour une vingtaine de numéros : L'usage de la parole opus 1, inspirée d'une pièce de Samuel Beckett « pas moi », s'écoute comme un théâtre de sons, entre confidence et fulgurance. Quant au titre très suggestif, La solitude du coureur de fond (2000), emprunté à la nouvelle éponyme d'Alan Sillitœ, il nous invite à suivre la performance du saxophone solo – Jérôme Laran athlétique ! – impulsant l'énergie d'une matière sonore parvenant, au terme de l'effort, à l'état critique de saturation confinant au mystère. La même dramaturgie s'exerce dans Digital (2003), une œuvre emblématique de ce découvreur d'inouï qui fait converger, dans une alchimie fusionnelle, l'électronique – apprivoisée durant l'année de stage du cursus de l'IRCAM – et la section rythmique du jazz (contrebasse et percussions). Dernière pièce de cet album, Transmission (2002) pour basson et électronique (Brice Martin sidérant), est aussi le premier chef-d'œuvre du compositeur, sorte d'épure du geste qui forge un style : « une œuvre qui s'impose comme une référence » souligne Omer Corlaix dans le très beau texte d'accompagnement d'une musique qui communique ici, à la faveur d'un enregistrement de première qualité, son pouvoir secret de fascination.
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Franck Bedrossian (né en 1971) : Charleston pour 15 musiciens ; L’usage de la parole pour violoncelle, clarinette et piano ; Digital pour contrebasse, percussion et électronique ; La solitude du coureur de fond pour saxophone alto ; Transmission pour basson et électronique. Jérôme Desbazelle, clarinette ; Florian Lauridon, violoncelle ; David Chevalier, piano ; Jérôme Laran, saxophone ; Brice Martin, basson ; Yann Dubost, contrebasse ; Robin Meier et Benjamin Tigpen, réalisation informatique musicale ; Ensemble Itinéraire ; direction Marc Foster. Sismal record SR 003 ; DDD ; 3 700266 839907 ; enregistré dans les studios de Radio France en 2007 ; notice Français/Anglais ; 50’05.
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