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L’Elisir d’amore à Avignon, à consommer sans modération

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Avignon. Opéra-théâtre. 11-III-2008. Gaetano Donizetti (1797-1848) : L’Elisir d’amore, opéra en 2 actes sur un livret de Felice Romani. Mise en scène : Davide Livermore. Décors / costumes : Santi Centineo. Chorégraphie : Eric Belaud. Lumière : Davide Livermore (conception) et Vincent Combret (réalisation). Avec : Amel Brahim-Djelloul, Adina ; Caroline Mutel, Giannetta ; Valentina Arru, Gelsomina ; Florian Laconi, Nemorino ; Armando Noguera, Belcore ; Franck Leguerinel, Dulcamara ; Frédéric Hourtané, Zampano ; Laurence Hourtané, Ginger / une prostituée ; Frédéric Hourtané, Le Cardinal / un prêtre ; Cyrille Jegou, Fred / Casanova. Chœurs de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse (chef de chœur : Aurore Marchand). Orchestre Lyrique de région Avignon Provence, direction : Roberto Rizzi-Brignoli.

Donizetti avait tort. « Nous avons une prima donna allemande, écrivait-il avant la première, en mai 1832, un ténor qui bégaie, une basse-bouffe à la voix de chèvre, et une basse française qui ne vaut pas grand-chose ». Il s'attendait à un échec retentissant.

Il avait tort, car le public de la première à Milan en 1832, et les critiques, le lui ont bien montré en accordant un succès non moins retentissant à son opéra-bouffe (sa quelque 40e œuvre lyrique).

A Avignon, ce fut un régal. Régal de l'œuvre, régal de la distribution. Tout était d'un parfait équilibre. Les voix se mettaient mutuellement en valeur sans jamais s'écraser, l'orchestre se régalait dans un tempo roboratif par la baguette efficace de Roberto Rizzi-Brignoli, les outrances des parties « bouffe » étaient toujours de bon aloi et pertinentes, les lumières et les décors donnaient une profondeur de champ très… cinématographique.

Et justement. Le spectacle était placé sous le signe de Fellini : par des clins d'œil allusifs de la mise en scène dans le 1er acte, par des choix plus explicites dans le 2nd acte, où Dulcamara endosse manteau et chapeau du réalisateur, et s'installe dans son fauteuil de scène ! Et c'est vrai, l'ensemble du spectacle assume ce parti pris loufoque, extravagant parfois, mais toujours intelligent.

, qui n'a que cinq ans de scène – mais qui tenait récemment le rôle-titre de « Véronique » mise en scène par au Châtelet -, incarne joliment la juvénile fraîcheur d'Adina ; ses projets, sur scène (lyrique ou récital) et en enregistrement, méritent d'être suivis attentivement.

, à peine plus de 30 ans, a déjà quantité de rôles divers à son répertoire ; il jouait « Cosi fan Tutte » à Avignon en 2006 lorsqu'il a été nominé aux 13e Victoires de la Musique Classique, dans la catégorie « Révélation Artiste Lyrique de l'année ». Aussi à l'aise dans la fantaisie que dans le drame, il a donné de l'air tant attendu « Una furtiva lagrima » une interprétation très « juste » : sobre, touchante sans emphase, émouvante avec retenue, sensible sans trémolo, évidemment saluée par de longs, très longs applaudissements. Un « bis » a même fusé : peut-être une spectatrice qui se rappelait que avait lui-même bissé immédiatement en allemand le grand air du prince Sou-Chong « Je t'ai donné mon cœur » dans « Le Pays du Sourire » en octobre dernier, pour le plus grand plaisir de la salle.

Tout le reste du spectacle fut à la hauteur. Caroline Mutel incarna une Giannetta de grande classe et en grande forme vocale, et excellente dans son jeu de scène d'aguicheuse. Quel dommage que son rôle fût si épisodique !

Il faudrait les citer tous, Franck Leguerinel (Dulcamara), à la présence très convaincante ; Frédéric Hourtané, qui dans tous ses rôles (Zampano, Le Cardinal, un prêtre), se régalait visiblement beaucoup ; tous, jusqu'à la petite choriste du dernier rang, comme le chef, comme l'orchestre, et toute l'équipe de conception et de technique, ont donné le meilleur d'eux-mêmes.

Crédit photographique : Opéra d'Avignon © DR

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Avignon. Opéra-théâtre. 11-III-2008. Gaetano Donizetti (1797-1848) : L’Elisir d’amore, opéra en 2 actes sur un livret de Felice Romani. Mise en scène : Davide Livermore. Décors / costumes : Santi Centineo. Chorégraphie : Eric Belaud. Lumière : Davide Livermore (conception) et Vincent Combret (réalisation). Avec : Amel Brahim-Djelloul, Adina ; Caroline Mutel, Giannetta ; Valentina Arru, Gelsomina ; Florian Laconi, Nemorino ; Armando Noguera, Belcore ; Franck Leguerinel, Dulcamara ; Frédéric Hourtané, Zampano ; Laurence Hourtané, Ginger / une prostituée ; Frédéric Hourtané, Le Cardinal / un prêtre ; Cyrille Jegou, Fred / Casanova. Chœurs de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse (chef de chœur : Aurore Marchand). Orchestre Lyrique de région Avignon Provence, direction : Roberto Rizzi-Brignoli.

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