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Franz Schubert. Philippe Cassard. Actes Sud. 130 pages. 15 €. ISBN/ Code barre 978-2-7427-7349-7. Dépôt légal : Mars 2008.
Encore un essai d'un musicien sur un compositeur ! Les musicographes n'ont donc plus leur place pour analyser au mieux la musique ? Curieuse coïncidence, c'est au moment même où un certain disque des Impromptus op. 90 et 142 du Schwammerl par ce même musicien sort déjà sous les éloges qu'Actes Sud en profite pour nous présenter cet essai, toute première réalisation en tant qu'auteur du pianiste Philippe Cassard.
Talentueux pianiste au demeurant mais que nous réserve-t-il ? Nous avons eu le malheur de croiser il y a quelques mois l'essai non transformé de Stéphane Blet sur Schumann précédé d'une dizaine de pages sur le pourquoi du comment on devient un grand pianiste en appliquant ses théories à lui, non celles de Schumann… Depuis nous restons dubitatifs sur les véritables aspirations de ces nouveaux musiciens… devenus musicographes ?
Passons sur les multiples éditions consacrées à Schubert et qui nous font à chaque fois nous demander pourquoi il faut encore et encore rajouter des couches supplémentaires après que des Alfred Einstein ou Brigitte Massin aient déjà tout donné ? La preuve nous est faite dans la première moitié de ce livre ou un avant propos assez creux précède une petite esquisse biographique bien monotone. Ce qui suit par contre nous enchante merveilleusement et c'est bien là que l'auteur arrive à nous distraire, nous qui sommes adorateurs de Schubert.
Aimer Schubert c'est déjà comprendre la hauteur de la tâche, Philippe Cassard compare l'œuvre du compositeur autrichien à un «Soleil» composé de plus de 600 Lieder autour desquels gravitent des compositions plus imposantes mais toutes forcément inspirées du Lied que l'humanité n'a redécouvert que depuis les années 1950 ! Il revient aussi sur les longueurs Schubertiennes qui pour lui n'en sont pas si l'esprit du mélomane n'atteint pas la communion parfaite. Mêmes si ces longueurs ont été pour la première fois qualifiées de «Divines» par le plus grand défenseur de Franz Schubert à savoir Robert Schumann… Le terme péjoratif a inlassablement accompagné les musicographes dans leurs quêtes de prose facile. Enfin et c'est là que les vrais schubertophiles trouveront leur bonheur, Cassard met en avant la mélancolie à travers la Sehnsucht, l'art de se torturer l'esprit pour mieux comprendre et aimer la vie. La théorie du Wanderer reprend un sens et s'inscrit dans un épisode des plus romantiques qui soit.
Cet essai, nous voulons le dédier dans sa deuxième partie à tous les grands schubertophiles, puisqu'elle nous a pleinement convaincu. La première partie pourra aider des esprits neufs à s'intéresser au phénomène Schubert.
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Franz Schubert. Philippe Cassard. Actes Sud. 130 pages. 15 €. ISBN/ Code barre 978-2-7427-7349-7. Dépôt légal : Mars 2008.
Actes Sud