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Bruxelles. Palais des Beaux-Arts. 7-III-2008. Charles Ives (1874-1954) : Orchestral Set n°2 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Concerto pour piano et orchestre en sol majeur ; Igor Stravinsky (1882-1971) : Le Sacre du printemps. Hélène Grimaud, piano ; Deutsches SymphonieOrchester Berlin, direction : Ingo Metzmacher

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La présence d' assurait à ce concert une audience des grands soirs, dès lors, le DSO Berlin pouvait se permettre d'introduire ce concert avec une rareté : l'Orchestral Set n°2 de . Agencement de morceaux composites, cette partition est du meilleur Ives avec des polytonalités, ces bruits de fanfares, ce solo final d'accordéon.

Le conclusif : From Hanover Square North, at the End of a Tragic Day, The Voice of People Again Arose fait de l'orchestre un veritable chœur orchestral mouvant et foncièrement émouvant. Au fil de ses apparitions, apparaît comme un chef virtuose qui aime contrôler les débordements orchestraux pour mieux montrer sa maîtrise des partitions techniques. À la tête d'un orchestre assez massif mais précis, il allie puissance et musicalité. En seconde partie, les musiciens au grand complet se lançaient à l'assaut du Sacre du Printemps. Là encore, l'exigence du chef est essentiellement technique et intellectuelle. Tout apparaît hyper contrôlé, même dans les différentes explosions sonores et rythmiques. Les couleurs mates et la dynamique de l'orchestre berlinois assurent ici un spectacle de haut vol. La perfection instrumentale permet au chef de faire ressortir les nuances et de faire claquer les accords à l'image de la danse sacrale qui se clôt sur un accord fracassant et sec. C'est très satisfaisant, impressionnant, mais on aimerait parfois un peu plus de naturel. Il faut tout de même saluer la prestation de l'orchestre avec une section de percussions et un basson solo en très grande forme. En bis, Metzmacher se lance dans une danse hongroise, complètement hors de propos, et gâchée par des effets dégoulinants, des tics de chef et des plâtrées de cuivres.

Entre ces deux pièces, , fort élégamment vêtue, se présentait dans le concerto en sol de Ravel. Elle peine un peu à rentrer dans la pièce, le premier mouvement est bien tenu mais assez haché. Dès l'Adagio assai, elle est plus à l'aise et laisse la musique s'écouler avec limpidité. De dernier mouvement est quant à lui emporté par une pâte pianistique qui combine virtuosité et transparence. Mais, la déception venait de l'orchestre. Ravel n'est pas sa tasse de thé et, un peu trop aidé par le chef, il sonne assez épais avec des couleurs grisées peu idoines dans la musique française. La trompette (à palette) solo peinant dans les mouvements extrêmes alors que la clarinette était à la traîne à l'entrée du Presto. Le public hautement embourgeoisé du concert de ce soir, ne savait pas trop sur quel pied danser. Grimaud, certes ! Mais Ravel, c'est peut être un peu trop moderne ? Pas de rancune de la part des artistes qui nous rejouent le dernier mouvement et cette fois clarinette et trompette sont parfaites !

Crédit photographique : © Sasha Guzov

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