Dario Marianelli revient accompagné de Jean-Yves Thibaudet

Universal Music Classics & Jazz

Le film Reviens-Moi (Atonement) est adapté du roman éponyme de Ian McEwan. Pendant l'été 1935, alors que la canicule embrase l'Angleterre, la jeune Briony Tallis (Saoirse Ronan), treize ans, se découvre une vocation de romancière. Mais lorsqu'elle surprend sa sœur aînée Cécilia (Keira Knightley) dans les bras de Robbie (James McAvoy), elle interprète le geste de l'amant, fils de domestique, comme une agression et accuse ce dernier d'un crime qu'il n'a pas commis. Le jeune garçon est envoyé en prison puis au champ de bataille…

Sur ce film, Dario Marianelli, auteur de l'étonnante musique des Frères Grimm, retrouve une nouvelle fois le réalisateur Jœ Wright après leur collaboration sur Orgueil et Préjugés. Le compositeur italien nous livre une partition romantique, marquée par l'utilisation surprenante d'une machine à écrire de 1935, assimilé comme un instrument à percussions qui rythme une grande partie de cette bande originale, suggérant la vitalité créatrice et la frénésie imaginative de la jeune Briony. Moins classique dans l'esprit que celle d'Orgueil et Préjugés, inspirée des sonates pour piano de Beethoven, la musique de Reviens-Moi subit néanmoins parfois l'influence des symphonies du compositeur allemand (la fugue de Two Figures by a Fountain). Dario Marianelli réussit cependant à écrire une partition personnelle et raffinée, à l'instrumentation dense, parfois minimaliste, parfois lyrique à l'envi, oscillant entre légèreté et tragédie (mention spéciale à deux morceaux magnifiques où le violoncelle tient la vedette : Elegy for Dunkirk et Atonement). Afin de la transcender, le compositeur a fait appel au talentueux pianiste Jean-Yves Thibaudet, avec qui il avait déjà collaboré avec succès sur le précédent film du réalisateur et qui, à la fin du disque, interprète également Clair de Lune de Debussy.

La musique du film Reviens-Moi a valu à Dario Marianelli un Golden Globe. Le compositeur obtiendra peut-être un Oscar le 24 février : c'est tout le mal qu'on lui souhaite…