Le Pays, drame en musique de Joseph-Guy Ropartz – Propos de Alain Garichot
Plus de détails
C’est un ouvrage rare et précieux signé par un musicien très largement sous-estimé auquel ce dossier est consacré : Le Pays, drame musical en trois actes et quatre tableaux de Joseph-Guy Ropartz. Créée à Nancy le 1er février 1912, et donnée à l’Opéra Comique un an plus tard avec Germaine Lubin, l’œuvre fut aussitôt saluée par les plus exigeants critiques. Pour accéder au dossier complet : Le Pays, drame en musique de Guy Ropartz
Metteur en scène du Pays de Joseph-Guy Ropartz à l'Opéra de Tours du 25 au 29 janvier, Alain Garichot a accepté de nous faire part de quelques réflexions. Jean-Yves Ossonce nous a dit à quel point le choix du réalisateur s'était imposé à lui, mais quel est l'avis de l'intéressé ?
S'il affirme aujourd'hui adorer l'ouvrage, Alain Garichot ne l'a découvert que très récemment : « C'est une œuvre dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce que Jean-Yves Ossonce me la propose, je l'ai donc découverte par son enregistrement ! J'ai d'abord été séduit par la musique puis par le texte et je suis désormais « en amour » comme disent les Québécois avec cette œuvre ! ». Comme le chef, il insiste sur le thème fondamental de la nostalgie, d'autant plus passionnant que très peu d'œuvres ont réellement osé l'aborder.
Alain Garichot ajoute : « Cette œuvre est fondée sur des événements de vie totalement vrais qui s'inscrivent dans les cellules de chacun de ces trois personnages : un seul rescapé d'un naufrage d'un bateau de pêche (voir l'actualité !.. ) qui échoue sur une île pratiquement désertique où la nature est aussi hostile qu'imprévisible toute entière habitée par le « huldufolk » (elfes, trolls… le peuple caché comme disent les islandais !), sauvé par un couple d'individus totalement isolés : Père – Fille qui le font renaître ! Là où nous pourrions imaginer des pièges, le metteur en scène ne voit qu'une opportunité : « Magnifique creuset pour que s'entremêlent reconnaissance, amour sincère, futur enfant… Enfin tout ce qui peut être balayé par l'obsession du retour au Pays, que, seuls les déracinés connaissent ! Surtout lorsque vous êtes porté « décédé » sur les registres de votre Terre Natale ! ».
On sent un réel amour pour ces personnages qu'Alain Garichot juge « magnifiques de Vérité». De la douce Kaethe, il met ainsi en avant « une lucidité et une franchise confondantes allant jusqu'au pardon », un pardon que ne partagera pas la tourbière qui engloutira Tual « sauvé de la Mer mais englouti par la Terre ». Même le personnage souvent jugé secondaire de Jörgen a trouvé intérêt aux yeux du metteur en scène : « il est comme tous les pères qui, consciemment ou inconsciemment, sont les premiers et seuls « hommes » de leur fille unique… ! Ce qui l'amène à induire les moyens d'évasion possibles dans le mental de Tual pour regagner sa Bretagne ! Afin de garder sa fille et son futur héritier ! ».
Alain Garichot salue enfin la justesse de l'Islande telle que l'a peinte Charles Le Goffic : « tous les lieux sont justes et on a très bien perçu qu'en dehors de Reykjavik, on ne vit pas… on survit ! ». C'est la raison pour laquelle il a choisi pour la première fois de travailler avec un vidéaste « afin que les visions de Bretagne qui taraudent Tual ainsi que les particularités extraordinaires, sublimes et inhospitalières du sol islandais soient perçues par le public ».
Plus de détails
C’est un ouvrage rare et précieux signé par un musicien très largement sous-estimé auquel ce dossier est consacré : Le Pays, drame musical en trois actes et quatre tableaux de Joseph-Guy Ropartz. Créée à Nancy le 1er février 1912, et donnée à l’Opéra Comique un an plus tard avec Germaine Lubin, l’œuvre fut aussitôt saluée par les plus exigeants critiques. Pour accéder au dossier complet : Le Pays, drame en musique de Guy Ropartz