(Not) a Love Song : Divines divas

Pour ce projet de comédie musicale contemporaine et atypique, Alain Buffard a réuni quatre artistes hors normes, inclassables.

Vera Mantero, la portugaise, danseuse et chorégraphe dont le travail s'oriente aujourd'hui vers la voix, à travers le fado, la musique brésilienne et la recherche vocale. Claudia Triozzi, l'italienne de Paris, danseuse et chorégraphe qui a elle aussi intégré le son et la voix dans ses créations chorégraphiques et bruitistes depuis 2002. Miguel Guttierez, danseur, chanteur et musicien de Brooklyn, à l'incroyable voix de haute-contre. Et enfin, Vincent Ségal, violoncelliste surdoué, qui s'est tourné vers la musique électronique et de nombreux autres courants musicaux.

Ce quatuor éclectique nous régale de son talent protéiforme autour d'une histoire de stars en noir et blanc. En Chanel ou Christian Lacroix, deux femmes diablement glamour et superbement élégantes qui ont autrefois été actrices, ou divas ou peut-être les deux. Comme dans une revue, elles enchaînent les chansons et les numéros dans toutes les langues, italien, portugais, espagnol, allemand, français et anglais. Complices et rivales, elles se lancent parfois dans des joutes vocales dignes du Duo des chats ou jouent les félines en traversant le plateau à quatre pattes. C'est souvent drôle, toujours bluffant…

Ce melting-pot musical est soutenu par une mise en scène conceptuelle et impertinente signée Alain Buffard. Toujours à l'aise pour valoriser ses amis artistes, il s'efface dans cet objet non identifié. Grâce à la générosité de ses interprètes, le spectacle rivalise d'inventivité et d'humour, utilisant l'énergie des danseurs pour dynamiter les morceaux musicaux. Du peps à revendre, dans une esthétique très maîtrisée, qui retient le spectacle au moment où il serait tenté de glisser vers le cabaret.

Crédit photographique :  : © Marc Domage