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Avignon. Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse. 12-XII-2007. Airs et extraits d’opéras de Georg Frideric Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Luigi Cherubini, Gaetano Donizetti, Gioachino Antonio Rossini, Giacomo Puccini, Jacques Offenbach, Erich Wolfgang Korgnold, Charles Gounod, Franz Lehar, Alexandre Borodine, Giuseppe Verdi. Tremplin des jeunes chanteurs : Yannick-Muriel Noah, soprano ; Joëlle Fleury, soprano ; Josè Maria Lo Monaco, mezzo-soprano ; Kévin Amiel, ténor ; Filip Bandzak, baryton ; Kira Parfeevets, piano. En partenariat avec le Centre Français de Promotion Lyrique et Théâtre Lyrichorégra 20 de Montréal ; en collaboration avec l’Association des Amis du Théâtre Lyrique, et avec la participation de la cave Terre d’Avignon.
« Funiculi funicula », c'est dans l'allégresse communicative de cette chanson populaire napolitaine que les six artistes (cinq chanteurs et la pianiste) ont terminé leur concert, après le « Libiamo » de La Traviata, évidemment chanté la coupe à la main…
Pour la XVIe édition du Tremplin Jeunes Chanteurs, l'opéra-théâtre d'Avignon avait fait le plein, et la gratuité n'explique pas tout. Le public est toujours curieux de voir si « la relève est assurée ». A travers les grands airs du répertoire, on attend ce petit quelque chose en plus qui signe les génies, et dans des pages moins connues (mais il n'y en avait guère) on se régale à tout le moins d'entendre de jeunes artistes déjà abondamment primés.
La talentueuse pianiste russe Kira Parfeevets a accompagné, dans des airs d'opéras allemands, français, italiens, russes, deux sopranos (la somptueuse malgache Yannick-Muriel Noah et la cristalline Joëlle Fleury), une mezzo (l'italienne Josè Maria Lo Monaco, qui pourra faire une belle carrière), ainsi qu'un ténor français (Kévin Amiel, d'une belle puissance) et le baryton tchèque Filip Bandzak, à la voix d'un beau velouté. Tous, lauréats de divers concours prestigieux, faisaient leurs débuts à Avignon.
A notre avis, et à l'applaudimètre, Yannick-Muriel Noah a marqué la soirée ; elle a la carrure et la voix d'une « grande », qui peut tout se permettre : la délicatesse des aigus, la souplesse du vibrato, la puissance des notes tenues (que de nuances dans son interprétation d'Anna du Don Giovanni, « Or sai chi l'onore… » !)… et le sourire d'une artiste pour qui le chant est comme une seconde nature. En Jose-Maria Lo Monaco, plus discrète, on sent déjà le professionnalisme, dans la gestion de la voix comme dans l'attitude, tant dans l'opéra buffa que dans l'opéra seria ; nous aimons moins son timbre, profond, – sensibilité purement personnelle – qui, pourtant se révèle d'une belle assurance. Un tout petit accent à corriger – tellement charmant pourtant – dans la barcarolle « Belle nuit, ô nuit d'amour… » d'Offenbach.
Quant à la française Joëlle Fleury, elle nous a quelque peu inquiétée au début : la tendre qualité de sa voix (pureté, limpidité) passerait-elle la barrière d'un orchestre ? Nous avons balayé ces craintes dans les duos et dans le quatuor final (Rigoletto : « Belle figlia d'amore »), où sans effort sa couleur était largement, et joliment, identifiable. Kevin Amiel, le ténor français, a fourni une prestation fort honorable, malgré le trac qui visiblement l'habitait. On l'a senti plus à l'aise dans Gounod et Puccini que dans Donizetti ou Verdi, mais peut-être parce que l'entracte lui avait permis de prendre quelque recul. Enfin, le baryton tchèque, Filip Bandzak, devrait avoir rendez-vous avec le succès, avec son œil malicieux et son sourire ravageur. Mais pas seulement : sa réussite est égale en Don Giovanni et Figaro (aucun costume trop grand pour lui), et dans le Prince Igor. Beau passeport pour l'avenir !
Une mention spéciale pour la pianiste russe, Kira Parfeevets, arrivée en France en 1996, qui fait une belle carrière internationale, sans tapage mais avec une rigueur de bon aloi, et que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur accueille toujours avec bonheur depuis plusieurs années dans diverses productions, tant aux Chorégies d'Orange qu'à l'Opéra-Théâtre d'Avignon. Son doigté a la même heureuse aisance dans les partitions de Mozart que d'Offenbach, de Verdi ou de Borodine… Avec sa sereine concentration, avec son sourire presque timide, elle est à chaque fois une chance pour les chanteurs (ils le disent) et le public. Un bon cru donc, qu'on aura plaisir à savourer derechef…
Crédit photographique : © Geneviève Allène-Dewulf
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Avignon. Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse. 12-XII-2007. Airs et extraits d’opéras de Georg Frideric Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Luigi Cherubini, Gaetano Donizetti, Gioachino Antonio Rossini, Giacomo Puccini, Jacques Offenbach, Erich Wolfgang Korgnold, Charles Gounod, Franz Lehar, Alexandre Borodine, Giuseppe Verdi. Tremplin des jeunes chanteurs : Yannick-Muriel Noah, soprano ; Joëlle Fleury, soprano ; Josè Maria Lo Monaco, mezzo-soprano ; Kévin Amiel, ténor ; Filip Bandzak, baryton ; Kira Parfeevets, piano. En partenariat avec le Centre Français de Promotion Lyrique et Théâtre Lyrichorégra 20 de Montréal ; en collaboration avec l’Association des Amis du Théâtre Lyrique, et avec la participation de la cave Terre d’Avignon.