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Subventions des Opéras d’Avignon, Metz et Tours : trois jours de séisme

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Résumé de la situation depuis que l'affaire a été portée aux médias par

Samedi 10 novembre 2007 : , chef d'orchestre, directeur du Grand-Théâtre de Tours, déclare à l'AFP « D'après nos informations, le Ministère de la Culture s'apprêterait à sucrer (sic) la subvention des opéras d'Avignon et Metz, tandis que celle de Tours serait divisée par deux en 2008 puis supprimée en 2009 ». Raymond Duffaut, directeur de l'Opéra-Théâtre d'Avignon, emboîte le pas : « Ce serait l'arrêt de mort de nos maisons car nous devrions supprimer plusieurs productions chaque saison ». Pour information, la dotation de l'Etat pour 2007 s'élevait à 500 000 € pour Tours, 450 000 pour Avignon et 130 000 pour Metz. La levée de boucliers (Opéras et Ministère de la Culture) a été immédiate.

Lundi 12 novembre 2007 : la veille, continuait sa croisade dans l'émission « Classic Classiques » d'Alain Duault sur RTL. Jean de Saint-Guilhem, directeur de la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacle au Ministère de la Culture, répondait via l'AFP des propos contradictoires : « aucune directive nationale n'a été prise », « il n'a jamais été question de diminuer la subvention de Tours », mais il finit par avouer que « c'est la première année où il y a une réelle tension budgétaire, mais c'est le cas dans tous les ministères […] la politique lyrique en région sera certainement réorientée ». Réactions à leurs tours de Jean-Yves Ossonce et Eric Chevalier (Opéra-Théâtre de Metz) sur l'importance économique et artistique de leurs institutions. Les propos de Jean de Saint-Guilhem révèlent que des coupes budgétaires seront tout de même réalisées. Jean-Patrick Gille, député d'Indre-et-Loire (PS) et Renaud Donnedieu de Vabre, conseiller municipal de Tours (UMP) et ancien Ministre de la Culture, ont chacun écrit à la Ministre Christine Albanel.

Mardi 13 novembre 2007 : « Le Figaro » consacre à cette édifiante nouvelle une page complète. Pierre Médecin, ancien directeur de l'Opéra de Nice et de l'Opéra-Comique, président de la Chambre professionnelle des directeurs d'opéras, déclare au journaliste Christian Merlin : « Ce serait une décision choquante, inopportune et inepte. Choquante parce qu'inégalitaire, inopportune car ces théâtres exemplaires œuvrent pour maintenir l'art lyrique en région et inepte car elle ne ferait faire aucune économie à l'Etat. […] Tous les licenciés […] iront pointer aux assedics, ce qui coûtera encore plus cher à l'Etat que la subvention allouée. Ce serait donc une politique de gribouille. »

Dans la journée, qui a vu se dérouler la rencontre de Jean de Saint-Guilhem avec les directeurs d'opéra, le Ministère de la Culture a répondu aux accusations via la presse de messieurs Ossonce et Médecin par un communiqué. Christine Albanel, Ministre de la Culture « fait part de son étonnement devant [ces] propos ». Elle affirme que 10% du budget de son ministère vont aux opéras de province, et ce depuis plusieurs années. Pour 2008, 25, 1 millions d'euros, « soit une légère baisse à hauteur de 0, 4 M€, soit 1, 6% par rapport à la dotation 2007 (25, 5 M€) ». 400 000 euros, c'est tout de même le coût artistique de plusieurs productions d'opéra.

Madame Albanel n'élude pas le gel de 6% décidé pour tous les ministères. Une enveloppe budgétaire mise de coté qui sera redistribuée « dans l'hypothèse d'une exécution du budget de l'Etat conforme aux prévisions ». Selon la Ministre, les inquiétudes sont nées de cette « réserve de précaution », et promet une répartition détaillée des budgets alloués aux opéras de province pour mi-décembre. Rappelons que tous les théâtres lyriques de province sont soutenus par les collectivités territoriales, et que l'apport de l'Etat ne représente que 5 à 10% de leur budget total. Ces 25, 1 millions d'euros sont à rapprocher des 145 millions attribués à l'Opéra National de Paris, seule scène lyrique directement gérée par l'Etat.

Ce même jour, Laurent Hénart, président de la Réunion des Opéras de France (et député UMP de Meurthe-et-Moselle) demandait par communiqué de presse une entrevue avec la Ministre de la Culture, refusant « tout désengagement de l'État vis-à-vis des territoires » et rappelant judicieusement « les déséquilibres financiers dans le domaine lyrique, le Ministère de la Culture et de la Communication consacrant déjà plus de 50% de son budget aux établissements culturels nationaux parisiens ». Laurent Hénart souhaite une « redéfinition d'une politique ambitieuse de l'art lyrique en France que l'ensemble des acteurs du secteur attend depuis plus d'un demi-siècle ».

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