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Cheveux grisonnants … Au(x) piano(s), ils ont 20 ans …

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Luxembourg. Philharmonie ; 26-IX-2007. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Sonate pour piano à quatre mains en ré majeur KV 381. Sergueï Rachmaninov (1873-1943) : Danses Symphoniques op. 45 pour deux pianos. Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Concertino pour deux pianos op. 94. Franz Schubert (1797-1828) : Grand Rondeau en la majeur à quatre mains D 951. Maurice Ravel (1875-1937) : La valse pour deux pianos. Martha Argerich, piano. Nelson Freire, piano.

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Rencontres Musicales Luxembourg

Le public luxembourgeois les attendait et la salle était comble jusqu'à l'arrière-scène, pour accueillir ces deux virtuoses du piano, complices depuis leur adolescence. Et nous n'avons pas été déçus. Comme écrivait Alain Lompech ; « Quand ces deux-là sont assis en face ou à côté l'un de l'autre, le miracle se produit. Un troisième pianiste naît, plus merveilleux, plus vibrant, plus émouvant… Le duo Argerich-Freire, c'est ce qui est arrivé de mieux au piano depuis longtemps… »

En effet, malgré un tourneur de page passif énervant , les deux artistes nous ont entraînés dans un Mozart exalté, lyrique et spirituel où leurs mains s'entrecroisaient joliment pour danser avec brio sur le clavier. Ensuite, ils ont donné aux Danses Symphoniques de Rachmaninov, trop rarement jouées en concert, tout le mystère, l'angoisse, la mélancolie mais aussi le dynamisme et la grandeur de l'œuvre. Telle une lionne déchaînée, grognait et rugissait sur son tourneur de pages qui semblait décalé d'un tempo. semblait avoir plus de chance.

Après l'entracte, nous avons eu droit à un Chostakovitch spontané et rythmé (Concertino).

Dans le Grand Rondeau de Schubert, les mains des pianistes semblant flirter sur le clavier, offrent une merveille de tendresse, de douceur et d'intimité. C'est beau autant qu'émouvant, quand, par exemple, le morceau fini, regarde en souriant d'un air satisfait. Leur Valse de Ravel nous a emportés dans un rythme fougueux, énergique et endiablé.

Le public, ravi, a rappelé longuement les artistes, lesquels ont offert trois bis (malheureusement non annoncés) joués avec bonheur. Il était visible qu'ils s'amusaient, tellement à l'aise dans leur complicité. Ce fut une de ces soirées magiques d'où l'on s'en va rempli d'une sorte de plénitude. Les deux grands maîtres du piano, par leur exaltation, leur fougue, leur vitalité, nous ont fait oublier qu'ils avaient les cheveux grisonnants….

Crédit photographique © Verbier Festival

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