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Versailles, Manège de la Grande Ecurie, 23-IX-2007. Les 20 ans du Centre de Musique baroque : Voyage au cœur du baroque. André Cardinal Destouches (1672-1749) : Callirhoé (extraits). Pascal Colasse (1649-1709) : Suite d’Achille & Polyxène : Ouverture-Gavotte. Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Persée (extraits). Marin Marais (1656-1728) : Chaconne de Sémélé. Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : Médée (extraits). Stéphanie d’Oustrac, bas-dessus. Le Concert Spirituel. Direction artistique : Hervé Niquet. Violon et Direction : Alice Piérot.
Le Concert Spirituel
A Versailles, Diane n'est jamais bien loin d'Apollon. Le frère et la sœur, lune et soleil réunis, sous la protection de Latone, leur mère, vous accueillent dans les jardins. Les nuits versaillaises sont donc aussi brillantes que les jours.
L'étoile qui brillait sur les Grandes Ecuries en ce 23 septembre a pour nom Stéphanie d'Oustrac. Sa présence irradie la grande théâtralité baroque. Elle nous a offert une Médée d'une tragique expressivité. Laissant percevoir les failles, l'humanité, la souffrance qui conduit Médée à la folie. Jouant des miroirs qui ornent les murs des Grandes Ecuries, comme autant d'images qui s'opposent et se combattent dans son esprit courant vers la déraison, la Médée de Stéphanie d'Oustrac est … Royale. Les aigus qui se déploient comme les ailes d'un aigle, et les graves au velours sombres nous emportent aux portes de la passion absolue. Des ornementations à la palette du blanc, à toutes les tonalités du gris, au noir des sentiments, donnent à sa Médée une flamboyance bouleversante.
Cet air qui concluait le concert lui a valu un tonnerre d'applaudissement et alors qu'il s'agissait de son deuxième concert de la soirée Stéphanie d'Oustrac n'a pas hésité à nous offrir un bis, nous laissant rêveur et … sans voix. Mais signalons, au passage, qu'au moment – dramatique entre tous – où Médée entamait la phrase « l'horreur qu'ici je vais répandre », il nous a fallu supporter la sonnerie d'un téléphone portable que son propriétaire n'a pas cru bon d'interrompre !
Le Concert Spirituel, sans Hervé Niquet et dirigé par Alice Piérot, nous a apporté quelques beaux moments, même si l'on peut regretter une petite faiblesse chez certains violons, vraisemblablement due à la tension que doit provoquer le retour sur scène deux fois de suite en si peu de temps. Une masse orchestrale impressionnante (deux clavecins, deux théorbes…), nous a fait entendre les spécificités du Concert Spirituel créé en 1987 afin de redonner vie au grand répertoire du baroque français dans une composition identique à celle des concerts du Roi. Le programme était donc riche, qui permettait de faire entendre au public des extraits d'œuvres de compositeurs parfois moins connus tels Destouches ou Colasse.
On ne peut qu'applaudir au véritable feu d'artifice que nous offre le Centre de Musique baroque de Versailles pour son vingtième anniversaire. La programmation en est un bijou : œuvre rare et précieuse, qui encourage les artistes, et nous permet de percevoir la jeunesse vibrante de cette musique et de ceux qui la servent.
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Versailles, Manège de la Grande Ecurie, 23-IX-2007. Les 20 ans du Centre de Musique baroque : Voyage au cœur du baroque. André Cardinal Destouches (1672-1749) : Callirhoé (extraits). Pascal Colasse (1649-1709) : Suite d’Achille & Polyxène : Ouverture-Gavotte. Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Persée (extraits). Marin Marais (1656-1728) : Chaconne de Sémélé. Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : Médée (extraits). Stéphanie d’Oustrac, bas-dessus. Le Concert Spirituel. Direction artistique : Hervé Niquet. Violon et Direction : Alice Piérot.