Des compositeurs et de leurs œuvres

Agréablement conçu, clairement expliqué et richement illustré musicalement, cet opuscule pédagogique est une forme de digest de tout ce qu’il faut savoir sur les formes et genres musicaux de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle. Une série de fiches présentent les principaux compositeurs (on regrette l’absence de Paganini, Elgar, Offenbach et Johann Strauss II) suivis de très brèves analyses de tous les extraits musicaux.

Les choix sont, bien sûr, arbitraires. Outre les compositeurs précités et « oubliés », le choix des symphonies écarte tout extrait de celles de Mendelssohn et Tchaïkovski, ne parle que d’œuvres purement instrumentales (exit la n°9 de Beethoven et la n°8 de Mahler), et y inclut Shéhérazade de Rimski-Korsakov (Poème symphonique ? symphonie ? le débat est lancé). Les extraits de sonates s’arrêtent à Chopin (point de Brahms ni de Rachmaninov). Seul le lied germanique est traité, mais pas la mélodie française. Comble de l’horreur, les Fantasiestücke de Schumann sont présentées dans la version transcrite pour violoncelle, et non dans l’original pour clarinette.

Tout le répertoire ne pouvait être servi, ne serait-ce qu’en raison de la durée limitée d’un CD (cet opus en contient tout de même trois) et il faut bien aussi se servir d’enregistrements dont l’éditeur s’est procuré les droits. Les interprétations choisies proviennent pour l’essentiel du catalogue de Naxos, versions honorables et tout à fait satisfaisantes.

Saluons cet outil pédagogique, dense et intelligemment conçu, qui permet d’avoir un premier abord avec les grands créateurs et leurs œuvres. Le présent volume se limite à environ 150 ans de musique. Gageons que d’autres volumes, consacrés au moins au baroque et au XXe siècle verront le jour. En attendant, si le livret de l’élève ne concerne réellement que celui qui est en classe à horaires aménagées ou au conservatoire, le livret du professeur est une excellente base de travail pour le pédagogue.