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Walter Gieseking en stéréophonie de 1945 !

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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n°1 en ut majeur op. 15 ; Concerto pour piano n°5 en mi b majeur « L’Empereur » op. 73. Walter Gieseking, piano. Philharmonia Orchestra, direction : Rafael Kubelík. Grosses Funkorchester Berlin, direction : Artur Rother. 1 CD Music & Arts CD-1145. Code barre : 017685114526. Enregistré le 13 octobre 1948 au Studio n°1, EMI Abbey Road, Londres (Concerto n°1), et le 23 janvier 1945 en la Salle n°1 de la Maison de la Radio, Berlin (Concerto n°5). AAD [stéréo]. Notices unilingues (anglais) excellentes. Durée : 67’40.

 
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En donnant le concert du 19 novembre 1936 à la Feierabendhaus de Ludwigshafen, la salle de concert de l'IG Farben (future BASF), Sir Thomas Beecham et son Orchestre Philharmonique de Londres récemment fondé entraient dans l'histoire de la musique enregistrée, participant effectivement au tout premier enregistrement sur bande magnétique d'un concert public, grâce au magnétophone fraîchement inventé (1934) par la AEG-Telefunken allemande.

Une demi décade plus tard, en 1942, la Radio Berlinoise remplaça l'habituelle gravure 78 tours par l'enregistrement sur bande, et dès 1943 son ingénieur en chef Helmut Krüger développa l'enregistrement stéréophonique à deux canaux sur support magnétique. En moins de deux ans, Krüger réalisa deux à trois cents captations stéréo sur bande ; cinq seulement subsistent, dont un seul dans son intégralité : ce Concerto « L'Empereur » qui vit associés ce 23 janvier 1945 , pianiste légendaire, et , chef bien oublié de nos jours. L'enregistrement, d'une qualité exceptionnelle pour l'époque, fait concurrence à ceux réalisés par le même soliste sous la baguette de Bruno Walter (1934), Herbert von Karajan (1951) et Alceo Galliera (stéréo, 1955) chez EMI-Columbia, et témoigne de l'approche délibérément différente du pianiste par rapport à celle de ses confrères : sans doute moins de puissance écrasante dans un jeu par ailleurs tout de grâce, d'élégance, de raffinement et de noblesse ; quoi de plus naturel en effet lorsqu'on sait la prédilection de Gieseking pour Debussy et Ravel dont il fut et reste l'un des plus éminents interprètes. Cet enregistrement a une particularité : il aurait très certainement conquis Beethoven par sa musicalité rayonnante, mais par la même occasion aurait bien attristé et révolté l'humaniste compositeur, où l'on entend dans la cadence du premier mouvement, dans le lointain, ce qui devait être une attaque anti-aérienne de la D. C. A. ! …

Trois ans plus tard, Gieseking se trouvait cette fois au grand Studio n°1 d'Abbey Road pour une session en traditionnels 78 tours monophoniques, d'une qualité sonore ne pouvant bien évidemment rivaliser avec la bande stéréophonique, mais toutefois suffisamment claire pour qu'on puisse apprécier les qualités de jeu identiques du grand pianiste. Cette version de 1948 suit celle dirigée par Hans Rosbaud en 1937, et elle aussi a une histoire : le chef n'est pas renseigné sur les originaux, tandis que les publications en microsillon ont successivement cité à la direction Gieseking lui-même, puis Karajan (sans doute pour mieux vendre le disque !) alors qu'il s'agissait finalement de l'excellent et poétique dont le nom avait probablement été omis parce qu'il n'avait pas de contrat d'exclusivité avec la Columbia anglaise.

Les transferts accomplis par Aaron Z. Snyder sont d'une qualité sonore irréprochable, la meilleure que l'on puisse obtenir de ces incunables sonores, et ils ont d'ailleurs reçu l'approbation élogieuse de la fille du pianiste, Jutta Gieseking Hajmassy. Ce CD constitue de la sorte le compagnon idéal des trois disques Naxos où l'on retrouve notamment les versions dirigées par Bruno Walter et Hans Rosbaud.

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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour piano n°1 en ut majeur op. 15 ; Concerto pour piano n°5 en mi b majeur « L’Empereur » op. 73. Walter Gieseking, piano. Philharmonia Orchestra, direction : Rafael Kubelík. Grosses Funkorchester Berlin, direction : Artur Rother. 1 CD Music & Arts CD-1145. Code barre : 017685114526. Enregistré le 13 octobre 1948 au Studio n°1, EMI Abbey Road, Londres (Concerto n°1), et le 23 janvier 1945 en la Salle n°1 de la Maison de la Radio, Berlin (Concerto n°5). AAD [stéréo]. Notices unilingues (anglais) excellentes. Durée : 67’40.

 
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