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Lagraulet. Église 22-VII-2007. Extraits d’opéras de Wolfgang Amadeus Mozart (1758-1791), Giuseppe Verdi (1813-1901), Charles Gounod (1818-1893), Léo Delibes (1836-1891), Piotr Illich Tchaïkovski (1840-1893), Jules Massenet (1842-1812) et œuvres de Vladimir Horowitz (1903-1989). Leontina Vaduva, Raquel Calais, Jeanne Wenzel, sopranos ; Natalia Hershova-Verniol, Rany Bœchat, Johanna Brault, mezzo-sopranos ; Eric Vivion, ténor ; Laurent Labarbe, Julien Veronèse, barytons. Eloïse Urbain, piano. Présentation de Marc Laborde.
Troisième et dernier concert des Journées Lagraulet qui rassemble un public encore plus nombreux. La diva la plus aimée de Midi-Pyrénées est attendue avec ardeur car ses apparitions sont beaucoup trop rares au goût du public.
Mais rassurez vous c'est par choix personnel, en raison d'évènements familiaux heureux. Les projets ne manquent pas : bientôt Margueritte de Faust à Bucarest puis nouvelle prise de rôle en Elisabeth de Valois à Madrid en juillet 2008. Leontina Vaduva est en pleine forme, très belle. Durant les masters classes, son timbre inimitable a très sporadiquement ensoleillé ses cours. Mais une diva doit être attendue, donc elle n'apparaît que tardivement. Très généreusement la direction du festival a offert aux stagiaires de se présenter au public en début de concert.
Cette excellente idée a enchanté le public. Jeanne Wenzel et Johanna Brault ont interprété avec de jolis sourires les deux charmantes sœurs de Così fan tutte dans leur premier duo. Ces deux très belles jeunes femmes ont montré au public tout ce qu'elles ont pu acquérir avec Leontina Vaduva. Timbres assortis et ronds, beau phrasé, tempérament intéressant, complicité amusée, c'est mieux qu'une ébauche et cette évocation est très prometteuse. Le public est conquis. Puis Raquel Calais et Rany Bœchat interprètent le délicieux duo de Lakmé. L'équilibre entre les deux chanteuses est parfait, les voix sont magnifiques et se déploient avec volupté. Seule la diction est un peu molle, mais quel charme dans les courbes de ce duo…
Le seul garçon (le ténor n'a pu participer au récital) est le baryton Julien Véronèse. Ce garçon a un sacré tempérament et une belle présence scénique, sa voix est déjà très timbrée et puissante, il est très à l'aise sur toute la tessiture. L'air du catalogue de Leporello est déclamé avec subtilité et humour. Quelle évolution quand on se souvient du début de son travail en classe de chant. Voici une belle équipe de jeunes gens qui ont adoré travailler avec Leontina Vaduva. Qui leur donnera maintenant l'expérience de la scène qu'ils méritent ?
Les chanteurs invités, eux, ont déjà fait de la scène et donc leur présentation est très professionnelle. Le baryton Laurent Labarbe a vraiment fière allure. Quelle prestance ! L'inévitable air du Toréador ne lui convient pourtant pas en cette heure matinale, par contre en Athanael de Thaïs il impressionne par le volume de sa voix qui est confortable.
Natalia Hershova-Verniol est une mezzo au timbre très clair. Cette très belle cantatrice svelte et blonde a beaucoup d'allure. Sa Carmen est fière et racée, sa Charlotte très émouvante, mais c'est dans l'air de Pauline de la Dame de Pique qu'elle est vraiment extraordinaire. Cette voix très sonore à la diction très lisible reste pourtant claire sans poitriner excessivement dans le bas de la tessiture. Ce qui donne beaucoup de jeunesse à ses personnages.
La coqueluche du public sera le ténor Eric Vivion. Son physique fragile et son regard émouvant ne laisse pas présumer la force de sa voix longue et souple. Il fait merveille en Vincent de Mireille, personnage simple et sincère qui convient bien à la franchise de son émission. L'air de la Traviata lui permet moins de s'investir, mais les aigus ont comme chaque fois la faveur du public. Pourtant c'est dans le merveilleux duo Nadir, Zurga des Pêcheurs de perles (avec Laurent Labarbe) que les deux chanteurs auront le plus de succès.
Leontina Vaduva n'est vraiment pas une diva hautaine. Elle se présente devant son public et ses élèves en « écolière » partition à la main nous livrant sa toute première scène de la lettre de Tatiana, rôle qu'elle veut bientôt aborder. Inutile de dire que Tatiana lui va à merveille, sa couleur de voix à la fois jeune et mélancolique avec un léger voile est parfaite pour ce rôle. La puissance est là quand il faut, les nuances auront encore plus d'impact dans une salle avec orchestre. Il est important de préciser que dans cette petite salle sa grande voix ne peut se déployer librement et que le contrôle nécessaire ne lui permet pas de gérer au mieux ses nuances, car elle est habituée à des volumes plus importants.
L'air des bijoux de Faust est son grand succès : la ballade est mélancolique, le récitatif, lui, est très vivant et la partie brillante est éclatante. Belle ovation du public conquis tant par sa Tatiana que par sa Margueritte. La cantatrice proposant pour terminer le concert le Brindisi de la Traviata avec tous les élèves en chœur et une partie du public : Quel bonheur !!!
La pianiste Eloïse Urbain accompagne très musicalement tous les morceaux. Avec aplomb et humour, elle arrange une paraphrase et variation sur Carmen d'Horowitz révélant une très extraordinaire virtuosité. Le compte-rendu de ce concert et de ces journées ne serait pas complet sans citer Marc Laborde qui a présenté le programme avec simplicité et érudition. La veille il avait aussi donné une conférence enjouée et très vivante sur Caruso avec l'audition d'airs choisis.
Le repas (de midi cette fois) pris en commun est à nouveau succulent. Nicolas Méliet et son équipe ont ainsi organisé plus de 900 repas en trois jours ! C'est au dessert que les véritables bis ont été offerts. Leontina a chanté plusieurs airs roumains avec les musiciens qui ont égayés tous les repas. Puis Natalia et Vincent ont offert des airs au public conquis. Quel bel endroit que Lagraulet il y souffle un air de générosité hors du commun poussant chacun à se dépasser !
Crédit photographique : Leontina Vaduva © DR
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Lagraulet. Église 22-VII-2007. Extraits d’opéras de Wolfgang Amadeus Mozart (1758-1791), Giuseppe Verdi (1813-1901), Charles Gounod (1818-1893), Léo Delibes (1836-1891), Piotr Illich Tchaïkovski (1840-1893), Jules Massenet (1842-1812) et œuvres de Vladimir Horowitz (1903-1989). Leontina Vaduva, Raquel Calais, Jeanne Wenzel, sopranos ; Natalia Hershova-Verniol, Rany Bœchat, Johanna Brault, mezzo-sopranos ; Eric Vivion, ténor ; Laurent Labarbe, Julien Veronèse, barytons. Eloïse Urbain, piano. Présentation de Marc Laborde.