Il Pellegrino, les 1000 étangs, Caravansérail sur la route de la soie
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Luxeuil-les-Bains. Basilique Saint-Pierre. 20-VII-2007. Pietro della Valle (1586-1652) : Il Pellegrino, le baroque nomade. Ensemble XVIII-21 : Cyrille Gerstenhaber et Johanne Cassar, sopranos ; Christophe Laporte, alto ; Sébastien Obrecht, ténor ; Marco Horvat, basse, lirone, théorbe ; Emmanuelle Guigues, viole et kamanché persan ; Rémi Cassaigne, théorbe, guitare et setar persan ; Jean-Luc Ho, clavecin ; Hassan Tabar, santur ; Gaguik Mouradian, kamanché ; Pierre Rigopoulos, percussions orientales et indiennes. Scénographie lumières : Benoît Colardelle. Traverso et direction : Jean-Christophe Frisch.
Festival Musique et Mémoire 2007
Lumières qui, sur le buffet d'orgue sculpté par un breton au XVIIe siècle, semblent rayon de lune se reflétant sur la proue du navire fendant les flots…
Dès les premières secondes, la basilique de Luxeuil-les-Bains, grâce au prodigieux travail de scénographie des lumières de Benoît Colardelle et au son du traverso de Jean-Christophe Frisch, nous emporte par delà les océans. Istanbul, Ispahan, Madras … un souffle !
Pietro Della Valle, homme riche et cultivé, à la suite d'un chagrin d'amour, quitte Rome, la ville éternelle où il est né, et c'est l'amour qui sera son guide tout au long d'une route qui, au pas des dromadaires, le conduira de Terre Sainte à Constantinople, d'Alexandrie à Damas et puis toujours plus loin ; car rien n'arrête l'amour et son désespoir, parce que le voyageur, pèlerin de l'indicible et des merveilles ne peut s'arrêter ainsi ; il ira … jusqu'en Inde. Jean-Christophe Frisch a pris la route, emprunté des chemins musicaux, où les rencontres sont l'expression d'une diversité sans cesse renouvelée. Le baroque qu'il nous propose avec l'ensemble XVIII-21 est un mélange des cultures. L'Owj, chant des lamentations, magistralement interprété par Cyrille Gerstenhaber et les musiciens s'accompagnant du kamanché, du santur et des percussions, nous fait percevoir le désespoir des pleurs d'Orient se déroulant, s'élevant à l'infini, en spirale.
Oui, c'est bien l'Orient, l'Orient de Marco Polo, des poètes, des marchands d'épices et de soie, celui des villes bleues et des mille parfums, des souks et des ascètes hindous, qui est ici évoqué. La concentration du chant de Marco Horvat dans le Raga est au-delà des mots. La voix semble provenir des tréfonds de l'âme. Il Pellegrino a déjà fait l'objet de chroniques sur Resmusica (voir, par exemple, le compte-rendu de notre collaboratrice Gaëlle Tapissier, en date de septembre 2006 : festival de Pontoise). Ce programme est le fait d'un ensemble merveilleux dont tous les membres mériteraient de voir reconnue la qualité de leur interprétation. Courrez vite les entendre sur les festivals de l'été. Ne manquez en aucun cas cette invitation à la belle étoile, sous la tente. Les volutes du café vous y feront apparaître ces femmes voilées de délicates mousselines sans fausse pudeur, la couleur des sari, les derviches tourneurs… envoûtant jusqu'à la transe.
Crédit photographique : Cyrille Gerstenhaber © Eric Manas
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Luxeuil-les-Bains. Basilique Saint-Pierre. 20-VII-2007. Pietro della Valle (1586-1652) : Il Pellegrino, le baroque nomade. Ensemble XVIII-21 : Cyrille Gerstenhaber et Johanne Cassar, sopranos ; Christophe Laporte, alto ; Sébastien Obrecht, ténor ; Marco Horvat, basse, lirone, théorbe ; Emmanuelle Guigues, viole et kamanché persan ; Rémi Cassaigne, théorbe, guitare et setar persan ; Jean-Luc Ho, clavecin ; Hassan Tabar, santur ; Gaguik Mouradian, kamanché ; Pierre Rigopoulos, percussions orientales et indiennes. Scénographie lumières : Benoît Colardelle. Traverso et direction : Jean-Christophe Frisch.