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Ludwig Van Beethoven (1770-1827) Fidelio. Paul Schœffler, Pizzaro ; Hans Hopf, Florestan ; Birgit Nilsson, Leonore, Gottlob Frick, Rocco ; Gerhard Unger, Jaquino. Chœurs et Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, direction : Erich Kleiber. 2 CD Capriccio 67 186/87. Code barre : 4 00 6408 671862. Enregistré du 7 au 12 janvier 1956 à Cologne. Durée : CD1 70’17’’CD2 46’34’’
CapriccioEn cette année 1956, Erich Kleiber est au sommet de sa popularité. Indemne du nazisme et plutôt assimilé aux alliés vainqueurs, il règne en maître sur Cologne, Francfort, au travers de leurs toutes nouvelles stations radio.
Berlin reste inaccessible pour lui, tenu par Furtwängler, puis de manière plus surprenante par un Karajan à l'orée de son immense popularité. Kleiber enregistre dans ces années une série d'opéras à Cologne qui feront les beaux jours des retransmissions aux grandes heures d'écoute. Heureux temps où il était possible de réunir sur un plateau une distribution de premier plan sans la finalité du disque et les contraintes des plans médias !
Près de 50 ans plus tard, la qualité sonore de ses documents reste une énigme et un objet d'admiration. Un Freischütz publié voici quelques mois nous avait impressionné dans cet esprit. C'est que le chef allemand avait décidé de rendre aux allemands les opéras majeurs de leur répertoire dans de nouvelles perspectives. Toute ressemblance faite avec un même travail de dépoussiérage idéologique fait par un certain Wieland Wagner à Bayreuth à la même époque ne serait sans doute pas un hasard.
Erich Kleiber réunit pour ce Fidelio une distribution dominée par Birgit Nilsson, Gottlob Frick et Hans Hopf. L'unique opéra de Beethoven peut se concevoir de deux manières, en usant des tempi lentissimes, sépulcraux de Klemperer ou alors tourné vers le singspiel allemand façon Fricsay. Erich Kleiber rejoint clairement la seconde école, son Fidelio est allégé, à l'œil vif. L'opéra ne devient pas l'apologie de la liberté absolue mais reprend sa place historique, entre L'Enlèvement au Sérail et le Freischutz. Après la guerre, au moment où le cinéma de ce temps ne produisait que d'insipides comédies à l'humour relatif, ce parti pris de non-engagement pour Fidelio peut se comprendre, d'autant que Kleiber tient son angle de bout en bout du sujet et que Nilsson n'est pas encore tout à fait l'égérie incontournable de Bayreuth d'autant que sa Leonore reste sobre et raisonnablement passionnée.
Gottlob Frick (le meilleur Rocco de tous les temps) chante ici son incarnation la plus mesurée tandis que le Jaquino de Gerhard Unger force l'admiration par la sincérité du propos. Reste le Florestan de Hans Hopf. Celui qui fut le Walther de Karajan à Bayreuth en 1951 campe son rôle en orfèvre, mais avec la distance du studio. De belles notes, un timbre de grand aloi mais aucune émotion ! Dommage pour ce rôle si profondément humain.
A noter que nous avons droit ici à la version « hörspiel » (entendez pièce radiophonique) qui met le résumé de l'action en début de chaque scène. Ce Fidelio constitue une bonne version qui ne détrône ni Karajan, ni Klemperer, encore moins les « live » de Furwängler.
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Ludwig Van Beethoven (1770-1827) Fidelio. Paul Schœffler, Pizzaro ; Hans Hopf, Florestan ; Birgit Nilsson, Leonore, Gottlob Frick, Rocco ; Gerhard Unger, Jaquino. Chœurs et Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, direction : Erich Kleiber. 2 CD Capriccio 67 186/87. Code barre : 4 00 6408 671862. Enregistré du 7 au 12 janvier 1956 à Cologne. Durée : CD1 70’17’’CD2 46’34’’
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