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La musique contemporaine dans tous ses états !

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Luxembourg. Abbaye de Neumünster, 13-VI-2007. Jesse Mills, (né en 1979) : Move (création mondiale). Raimundo Penaforte (né en 1961) : Controlled Environment (création mondiale). Rubin Kodheli (né en 1977) : Apocalypse. Francesco Tristano Schlimé (né en 1981) : Be my Guest (Concerto grosso) (création mondiale). Kinan Azmeh (né en 1976) : Ibn Arabi Postlude (création mondiale). Jesse Mills, violon ; Raimundo Penaforte, percussions ; Rubin Kodheli, violoncelle ; Francesco Tristano Schlimé, piano ; Kinan Azmeh, clarinette.

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New Bach 07

Francesco Tristano Schlimé

Ce soir, Francesco Tristano Schlimé, lauréat de l'édition 2004 du Concours international de piano du XX e siècle d'Orléans, personnalité atypique du piano, avait invité ses anciens amis instrumentistes-compositeurs rencontrés à New York quand il fréquentait la Juilliard School. Ils s'étaient déjà retrouvés deux fois et rêvaient de refaire encore quelque chose ensemble. Le projet de se réunir à nouveau avait muté progressivement en un projet de musique contemporaine qui essayerait de mélanger les musiques avec l'idée que «La musique, ça peut être un son, un bruit, mais aussi n'importe quoi.» comme l'a expliqué en présentant le concert.

C'est le pianiste qui a assuré la direction artistique du projet, demandant à chacun de ses amis de créer une nouvelle œuvre pour le groupe, afin de présenter un concert dédié totalement aux «musiques nouvelles», un concert qui sera finalement composé de musiques «hybrides» parce que ce groupe de jeunes musiciens est «hybride», issu des Etats-unis, de Syrie, d'Albanie, du Brésil et du Luxembourg. Le public a été entraîné dans un monde musical cosmopolite, étonnant, original, voire, à certains moments, délirant, mais où il a pu entendre de vrais talents musicaux, des jeunes parfaitement complices et pleinement heureux de nous jouer leurs compositions et celles de leurs amis en première mondiale.

Jesse Mills a maîtrisé son violon avec une sonorité remarquable, éprouvant fortement les cordes de son archet par le dynamisme, la vivacité et la profondeur de son jeu. Un talent à suivre… On pouvait s'attendre à tout avec la personnalité musicale extravagante de Raimondo Penaforte, entraînant l'auditoire dans une série de percussions étonnantes, voire délirantes, toujours à la recherche d'un son, pour créer une musique comme un artiste recherche une couleur pour créer un tableau contemporain. Et il en a étonné plus d'un quand il a associé le son du lait coulant dans un récipient, puis celui d'un mixer à celui d'autres percussions et quand de façon tout aussi provocante, il a versé son milk-shake dans des verres qu'il a présentés aux musiciens et à quelques personnes médusées du premier rang.

maîtrise son piano avec une élégance, un talent et une virtuosité impressionnante, capable de tout jouer avec bonheur, tantôt de transformer son piano en un instrument de pure percussion, battant les touches de ses mains, frappant ou grattant les cordes, tantôt de jouer avec tellement de légèreté, tellement d'agilité qu'on croirait que ses longs doigts fins se transforment en octopodes courant, sautant et dansant sur les touches. Il fait corps avec la musique, balançant la tête, ondulant le dos au rythme de ses sons. Beau à voir! Beau à entendre ! La sonorité merveilleusement équilibrée qu'il nous a donnée dans son concerto nous a entraînés dans un autre monde, dans un monde de musique fabuleux où nous nous sommes sentis soulevés, emportés dans une sorte de quatrième dimension, un état magique d'harmonie et de douce plénitude, l'émouvant monde musical de qui semblait nous dire : «Be my Guest». Ce concerto était un vrai régal qu'on aimerait entendre à nouveau.

Rubin Kodheli jouait un violoncelle électrique, instrument étrange qui à première vue en laisserait plus d'un perplexe. Mais le talent du violoncelliste l'a métamorphosé en un instrument fantastique capable de transformer le son dans tous les détails de façon étonnante et merveilleuse. C'était tantôt la sonorité de l'alto, tantôt celle du violoncelle ou même de la basse électrique quand il grattait les cordes. possède une sonorité très personnelle, dominant sa clarinette avec une habileté et une finesse telle qu'il semblait à certains moments jouer de la flûte de pan.

Ce soir, Francesco Tristano Schlimé, en grande forme, avait invité ses amis musiciens. Ce soir, il a aussi joliment accueilli le public à cette soirée originale pleine d'ambiance, d'équilibre et de talent : «Be my Guest». Le public enthousiaste en a redemandé et n'a pas été déçu. Francesco Tristano Schlimé et son groupe lui ont offert deux bis.

Crédit photographique : Francesco Tristano Schlimé © Stephan De Lay

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