Jean Gilles : un musicien français baroque à redécouvrir
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Jean Gilles (1668 – 1705) : Grands et petits motets. Laure Bonnaure, soprano, Jean-François Lombard, haute-contre ; Jean-François Novelli, taille ; Vincent Deliau, baryton ; René Linnenbank, basse ; Les Festes d’Orphée, direction : Guy Laurent. 1 CD K 617 K617193, collection « Musiques des cathédrales des anciennes provinces de France ». Enregistré en novembre 2006 en l’église de Cucuron (Vaucluse). Notice bilingue (français et anglais). Durée : 61’54’’
K 617Le nom de Gilles – à défaut de sa musique – est connu des mélomanes grâce à la célèbre Messe des morts qui a survécu à son auteur dès le XVIIIe siècle puisqu'elle fut notamment jouée aux obsèques de Rameau et de Louis XV, c'est dire toute la valeur qui était déjà attachée à cette partition. Mais ce Provençal à la courte existence (37 ans), qui a travaillé à Aix, Avignon et Toulouse, a laissé bien d'autres compositions de musique sacrée qui méritent amplement que l'on y jette un peu plus qu'un simple coup d'oreille.
Le genre le plus représenté en France à l'époque baroque est le motet qui existe alors sous deux aspects : le « petit » et le « grand » motet. Pour le premier, il s'agit d'une œuvre assez courte n'employant généralement qu'un soliste vocal accompagné de la basse continue. Le second, quant à lui, est une partition de plus grande envergure puisque nous avons là affaire à un chœur – voire deux –, des solistes vocaux et un orchestre, ce qui lui confère une apparence plus festive et démonstrative alors que le premier, par essence, est forcément plus intimiste. Les musiques proposées dans ce CD appartiennent à ces deux catégories. Les quatre grands motets donnent bien ce que l'on attend d'eux : de l'action, de la variété, du théâtre, de la beauté instrumentale (les deux parties de basson sont ravissantes). À l'écoute des ces œuvres, Jean Gilles est bien du niveau de ses confrères plus connus ayant travaillé dans la sphère versaillaise : notre Provençal n'a pas à rougir une seconde de son provincialisme. Les trois petits motets – bien interprétés par la soliste « maison » des Festes D'Orphée, Laure Bonnaure – n'en sont pas moins bons pour leur genre, plus délicats, plus introvertis, plus difficiles d'accès, bref, forcément beaucoup moins accrocheurs que les partitions à grands effectifs.
Le groupe vocal et instrumental Les Festes d'Orphée est bien connu dans la région d'Aix-en-Provence (à la Chapelle Sainte Catherine où il est basé) et sa renommée n'est pas uniquement régionale mais également nationale et internationale puisque cet ensemble a produit plusieurs disques et effectué de nombreuses tournées de concerts. Suivant les cas, le chef Guy Laurent fait appel, comme ici, à des solistes extérieurs pour compléter son effectif. L'ensemble sonne très professionnel et est très bien enregistré. Sans aucun doute, cet album constitue un jalon important dans la discographie de ce compositeur.
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Jean Gilles (1668 – 1705) : Grands et petits motets. Laure Bonnaure, soprano, Jean-François Lombard, haute-contre ; Jean-François Novelli, taille ; Vincent Deliau, baryton ; René Linnenbank, basse ; Les Festes d’Orphée, direction : Guy Laurent. 1 CD K 617 K617193, collection « Musiques des cathédrales des anciennes provinces de France ». Enregistré en novembre 2006 en l’église de Cucuron (Vaucluse). Notice bilingue (français et anglais). Durée : 61’54’’
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